Ouvert par les personnels, enseignant/e/s, chercheur/e/s, de l’université Paris 12, en grève à l’appel de la coordination nationale des universités, ce blog propose à tous les personnels et étudiants de Paris12 (UFR, IUT, IUFM, labos, etc.) un espace de mobilisation, d'information, de débat sur le mouvement déclenché en février 2009 contre:
- le projet de décret sur le statut des enseignants-chercheurs
- le démantèlement des concours de recrutement et le projet formation des enseignants des premier et second degrés
- les conséquences néfastes de la loi LRU pour les étudiants et tous les personnels enseignants, chercheurs, biatoss
- la remise en cause des statuts et des instances d'évaluation nationale
- la transformation des organismes de recherche en agences de moyens pour une recherche et un pilotage à court terme de la recherche et de l’enseignement supérieur par le pouvoir politique
- le contrat doctoral sans moyens réels
- la suppression des postes dans la recherche, l’enseignement, l’administration et les bibliothèques universitaires
- l'ouverture d'un marché du savoir et des enseignements du supérieur livré au secteur privé, commercial ou religieux.

L’Université n’est pas une entreprise, le savoir n’est pas une marchandise.
La professionnalisation à court terme n'est pas l'objectif premier de la formation universitaire.
L’investissement dans l'éducation à tous les niveaux est la plus sûre des relances.

Le gouvernement doit retirer ses décrets pour engager une véritable négociation avec les représentants des mouvements actuels et prendre en compte leurs propositions pour

- un service public de l'éducation de la maternelle à l'université accessible à tous
- une répartition égale des moyens de l'enseignement supérieur post-bac
- le développement des espaces de libertés pour l'enseignement et la recherche (libre débat, innovation, expérimentations, créations)
- des modes de recrutement et d'avancement reposant sur des critères nationaux explicites et transparents

Ce blog est modéré sous la responsabilité de la coordination des personnels en lutte et des organisations syndicales participant au mouvement.
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mercredi 6 mai 2009

La ministre calomnie et menace; l'UMP veut pénaliser la grève

Communiqué à la presse de la Coordination nationale des universités
- mercredi 6 mai 2009 -

La coordination nationale des universités s'indigne de la campagne de diffamation orchestrée par la ministre, l'UMP, l'UNI et complaisamment relayée par une grande partie des principaux médias.

Le mouvement de grève historique des universités qui dure depuis trois mois n'avait jusque là trouvé qu'un bien faible écho dans la grande presse. Nos revendications y ont été systématiquement déformées, réduites à la seule question du statut des enseignants-chercheurs alors que l'ensemble de la communauté universitaire est aujourd’hui en lutte pour contester la casse systématique du service public de l'enseignement supérieur et de la recherche orchestrée par la politique du gouvernement et en particulier par la loi LRU. Une politique qui touche aux valeurs qui nous sont les plus chères et dont les victimes sont l'ensemble des personnels de l'université, enseignants comme personnels administratifs, techniques et des bibliothèques et, bien plus encore, les étudiants d'aujourd'hui comme ceux des générations à venir.

C'est pour cela que notre détermination ne faiblit pas. Il suffisait de se rendre dans les Assemblées Générales le plus souvent massives de ces derniers jours dans la plupart des universités pour s'en rendre compte.

La dernière coordination nationale des universités a rassemblé à la Sorbonne les délégués de 64 universités mobilisées dont la plupart sont aujourd’hui encore en grève et/ou bloquées. Elle a réuni, comme depuis le début de ce mouvement, un front extrêmement large de toutes les catégories, de toutes les tendances et sensibilités politiques, des étudiants, des personnels BIATOSS, des doctorants précaires, des enseignants vacataires, des maîtres de conférences, des chercheurs, d'honorables professeurs des universités, etc. Ce sont ceux là probablement que le Figaro de mardi décrit comme un groupuscule d'extrême gauche manœuvrant dans l'ombre. Ce serait simplement risible et ridicule si cette manœuvre diffamatoire ne s'inscrivait pas dans un processus de répression administrative et policier déjà entamé depuis longtemps par le gouvernement contre le mouvement social.

C'est dans ce cadre que le député UMP Damien Meslot a déposé un projet de loi prévoyant des poursuites et des amendes contre les universitaires et les étudiants en lutte. Cette nouvelle attaque directe sur le droit de grève est une provocation contre l'ensemble des salariés. Le droit de grève est une liberté fondamentale et le choix de leurs modes d'action ne peut revenir qu'aux grévistes eux-même.

La communauté universitaire n'a fait le choix d'utiliser cette liberté qu'après avoir tenté toutes les autres formes d'intervention possible pour interpeller le gouvernement sur des lois insupportables et dangereuses. Elle n'a eu comme réponse que l'obstination et le refus de toute réelle négociation. Le gouvernement s'est rendu seul responsable de la situation dramatique de blocage des universités. Il doit maintenant retirer immédiatement les décrets largement rejetés et annoncer clairement un changement radical de sa politique universitaire et une large concertation avec l'ensemble de la communauté.

Pour joindre l'ensemble des porte-parole par mail : porte-parole@cnu.lautre.net
- Thierry LABICA, EC, Paris 10, thierry.labica@yahoo.fr 01 39 72 83 49
- Sasha PAPAZOFF, Etudiante, Inalco et Paris 4, sasha.papazoff@gmail.com 06 89 14 38 16
- Pascal LEVY, BIATOSS, Paris 1, angie.gennaro@gmail.com 06 61 97 29 07
- Patricia TUTOY, enseignante vacataire, Paris 13, ptutoy@avantitude.com
06 42 66 97 43 - Lea VALETTE, doctorante vacataire, Paris 10 06 77 78 17 66

7 commentaires:

  1. AunomeSup dénonce les manoeuvres gouvernementales.

    Hier mardi 4 mai, dans le cadre des discussions sur l’année de transition vers la mise en place des nouveaux concours des professeurs du primaire et du secondaire, les ministères de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur ont confirmé leur intention de faire donner l’an prochain par les universités la totalité d’un master 1 aux étudiants qui prépareront ces concours. AutonomeSup, qui a proposé une mesure transitoire raisonnable (valider, pour cette année de transition, la préparation aux concours pour une part importante du master tout en maintenant au moins une partie, fût-elle petite, des masters existants), ne peut accepter une mesure aussi démagogique : donner une année universitaire à des étudiants qui n’auraient suivi aucun enseignement correspondant serait une insulte au travail et aux diplômes universitaires et constituerait un précédent fâcheux que nos partenaires étrangers auraient du mal à accepter. Si cette proposition était maintenue, elle conduirait à vider l’an prochain un grand nombre de masters de tout étudiant : pourquoi préparer un master 1 puisque la simple inscription en préparation au CAPES donnerait ce master 1 ? Dans bien des disciplines, en particulier de lettres et sciences humaines, c’est l’avenir des masters de recherche qui est en jeu car, s’il n’y a plus d’étudiants en master 1 l’an prochain, il n’y aura plus d’étudiants en master 2 l’année suivante et on pourra fermer des centaines de masters en ruinant des pans entiers de la recherche dans bon nombre d’universités.

    AutonomeSup, dont toute l’action a visé la qualité et la valeur des diplômes universitaires, ne peut accepter un tel projet et demande expressément aux ministres de revoir cette modalité transitoire.

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  2. Communiqué des porte-parole de la 9e CNU.

    Mémoire courte et inversion des rôles.

    Apres avoir couvert le monde universitaire de son mépris pendant des mois, madame Valérie Pecresse se découvre, à la veille des examens, une vocation protectrice pour les étudiants et leur diplôme (JDD, 3 mai). Tant de postures compassionnelles et moralisatrices rendent plusieurs rappels nécessaires :

    1/ Nous n’oublions pas que la touchante prise en compte du point de vue étudiant est celui de cette même ministre qui, dès la rentrée 2007, n’a pas hésité à envoyer CRS, gardes mobiles, agences de sécurité privées et chiens contre la très large contestation étudiante de la Loi LRU dont découle toutes les réformes actuelles.

    2/ Ajoutons que cette sollicitude envers les étudiants et celle d’une ministre dont le ministère est directement responsable de la destruction concertée et planifiée de dizaines de milliers d’emplois publics utiles et indispensables qui devraient être autant de débouchés professionnels pour la jeunesse au moment où le chômage connaît une augmentation sans précédent.

    3/ Sur ce même registre, oui, une très large proportion d’étudiants est empêchée d’étudier dans de bonnes conditions : pauvreté massive, problème endémique de logement, généralisation des petits boulots allant jusqu’à 15h ou 20h par semaine, (et pour ne rien dire des conditions matérielles qui prévalent dans nombre d’établissements). Ces problèmes n’ont pas commencé il y a trois mois. La jeunesse étudiante y fait face depuis longtemps. Tenter de les faire disparaître derrière la mobilisation universitaire que l’on veut rendre responsable de tout, voilà un autre tour de passe-passe, en vérité, bien grossier.

    4/ Toutefois, le sous-financement chronique des universités et de la vie étudiante, ou la destruction volontariste de l’emploi public, ne semblent pas devoir suffire. La famille politique de madame Pecresse envisage aujourd’hui de favoriser l’endettement des étudiants, de les livrer à l’humanisme bancaire dont on reconnaît aujourd’hui toutes les vertus, et ainsi, les enfoncer un peu plus encore dans cette même logique qui a conduit à la profonde crise actuelle, sociale, économique, et morale.

    5/ Enfin, nous ne pouvons pas ignorer le fait que, à la candidate en Ile-de-France aux futures élections régionales, il faut une « grande réforme ». Soit. Nous ne saurions nous résoudre cependant à ce que les besoins très particuliers d’une carrière politique exigent le sacrifice de l’université et de la recherche françaises pour quelques lignes de CV et une bonne « com » de campagne.

    Chacun peut donc juger de cette bienveillance ministérielle à l’égard des étudiants mêlant préoccupations carriéristes toutes personnelles, répression policière, promesses de chômage, de pauvreté et d’endettement.

    La mobilisation universitaire a intégralement vocation à défendre la valeur des diplômes.
    Contrairement à Madame la ministre, les personnels universitaires connaissent et se soucient de cette jeunesse qu’ils côtoient tous les jours. Un motif central de la mobilisation est, précisément, la défense de la valeur des diplômes universitaires publics et de la démocratisation du savoir face aux obscurantismes de tous bords. Défendre la valeur des diplômes, c’est défendre entre autres : (i) des contenus d’enseignement (adossés à la recherche), (ii) des conditions d’études (sans lesquelles la transmission est difficile, voire impossible), (iii) leur reconnaissance (qui doit apporter des garanties sur le marché du travail) et (iv) leur égalité d’accès territoriale et financière (sans laquelle, ce qui doit rester un droit tend à devenir un privilège).

    Les réformes sont une remise en cause directe et profonde de tous ces fondements. Elles accroissent des inégalités (sociales, territoriales, financières, statutaires), qu’en outre, elles institutionnalisent de manière inédite dans ce pays.
    Dans ces conditions, une annonce pure et simple de mise en œuvre des examens est inenvisageable parce qu’elle (i) tendrait à nier une mobilisation d’ampleur excpetionnelle ; (ii) impliquerait que les étudiant-es en grève reprennent en catastrophe des enseignements formels et « bachotent », tout en s’exposant à des traitements très inéquitables au bout du compte ; (iii) elle reviendrait à nous faire devancer, de fait, le projet ministériel de déqualification des disciplines, de diplômes au rabais, hors de tout cadre national commun.

    Pour finir. On s’inquiète des obstacles que pourraient opposer les rectorats en cette fin de semestre. On se posera alors la question de savoir si cette « ultime rempart » juridique de la validité des diplômes est finalement si regardant que cela : chaque année, nombre d’académies, en cours de premier semestre, en sont réduites à débaucher les étudiants bouche-trous qui leur permettront de pallier le manque chronique d’enseignants statutaires dans les établissements du secondaire. L’institution elle-même favorise donc l’interruption d’études en contrôle continu, dévalorise des diplômes rendus, de fait, non nécessaires à l’exercice du métier d’enseignant, remet en cause les statuts et les garanties de droit qui l’encadrent. Or, nous n’avons jamais eu vent d’une quelconque indignation rectorale en la matière ; nul rempart juridique réputé infranchissable ici. Comme quoi « la règle de droit » que l’on voudrait nous opposer reste, elle aussi, toute politique. Pensons-y.

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  3. Les pétitions "Sans nous" ont pour vocation de réfuter la communication gouvernementale sur l'adhésion de la communauté universitaire à ses réformes et donner aux personnes de bonne foi les moyens d'apprécier l'étendue de notre
    contestation. Attention, pour pouvoir être comptabilisé parmi les signataires,
    il faut indiquer une adresse institutionnelle. Même si cette obligation élimine
    de nombreux soutiens (mais qui peuvent s'exprimer au travers d'autres pétitions),
    y compris parfois d'universitaires, elle permet de ne laisser aucun doute quant à l'origine des signatures.

    Pour éviter donc d'apparaître, malgré vous, favorable à ces réformes, vous pouvez signer tout ou partie des pétitions "Sans nous !" :

    * Sans nous sur le statut des enseignants-chercheurs ! : http://www.thamous.lautre.net/spip/spip.php?article1
    * Sans nous sur la réforme de la formation des enseignants ! : http://www.thamous.lautre.net/spip/spip.php?article2
    * Sans nous sur le contrat doctoral ! : http://www.thamous.lautre.net/spip/spip.php?article3
    * Sans nous sur les organismes de recherche ! : http://www.thamous.lautre.net/spip/spip.php?article4
    * Sans nous sur la LRU ! : http://www.thamous.lautre.net/spip/spip.php?article5

    Pour voir le nombre de signataires d'une université, par exemple Paris 12,
    vous pouvez consulter la page :

    http://www.thamous.lautre.net/spip/graphes.php?todo=&domaine=univ-paris12&saisie=&universites=univ-paris12&organismes=Organismes&ecoles=Ecoles%2C+Instituts&tous=Tous

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  4. Madame la ministre,
    Je lis dans la presse qu’au bout de onze semaines de grève dans les universités, vous vous préoccupez de ce qui va arriver aux étudiants en fin de semestre. Pour illustrer ce qu’est l’« autonomie » des universités, vous nous donnez des ordres : vous ne validerez pas « des semestres sans cours », nous devons rattraper nos enseignements, étaler les examens, utiliser les vacances de Pâques. Peut-être estimez-vous que, tout à notre mouvement, nous avions oublié « de penser aux étudiants et aux diplômes »…

    Mais rassurez-vous, Madame la ministre : nous n’entendons pas « valider des semestres sans cours ». Nous sommes en grève : pas de cours, pas d’examens ; pas d’examens, pas de diplômes. Les conséquences ? Nous les connaissons autant que vous : les étudiants de cette année, victimes de votre obstination, ne pourront pas valider leur année. Ils devront redoubler l’année prochaine. Par conséquent, il nous sera impossible d’inscrire de nouveaux étudiants. Nous ne présiderons pas les jurys du baccalauréat. Quelques centaines de milliers d’étudiants et de bacheliers vont se souvenir avec émotion de votre passage au ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, Madame la ministre.

    Il est fini le temps des « voies de passage », des réécritures, des petits reculs, des petites astuces, des petits arrangements avec de petits syndicats. Votre mépris de notre enseignement est tel que vous ne vous êtes pas vraiment préoccupée, jusqu’à maintenant, de l’arrêt des cours dans la quasi-totalité des universités. On peut toujours rattraper, n’est-ce pas ? On peut dispenser le contenu de 13 semaines en 7 semaines, pas vrai ? Et puis ces diplômes universitaires ont tellement peu de valeur, après tout… Voilà comment vous voyez les choses, Madame la ministre : il y a eu un peu de « grogne », comme disent vos amis de TF1, et puis au final tout rentre dans l’ordre, on rallonge un peu l’année (il faut bien que ces fainéants d’enseignants-chercheurs travaillent enfin), vous faites les gros yeux et puis tout finit bien, les étudiants ont un diplôme, vaille que vaille, et votre décret passe, avec « modulation de service », « évaluation », et tout ce qui vous tient à cœur. Ouf ! On peut passer aux élections régionales. C’est que vous avez un plan de carrière à tenir.

    Mais je suis désolé de vous dire que ce scénario bien huilé ne va pas pouvoir se réaliser. L’université est en grève, depuis onze semaines, jusqu’au retrait du projet de décret modifiant le statut des enseignants-chercheurs, de celui qui instaure un « contrat doctoral », du projet de « mastérisation » des concours de recrutement et jusqu’à ce qu’on annule les suppressions de postes de cette année. Et c’est une grève totale, illimitée, pas l’expression vague et fiévreuse d’« inquiétudes » ou de « incompréhensions ». Il s’agit d’un conflit social, Madame la ministre, comme en Guadeloupe ou chez Continental, un conflit que vous avez si mal géré que vous avez réussi à le « radicaliser », à l’étendre et à créer la situation très grave où nous sommes aujourd’hui : il n’y aura pas d’année universitaire 2008-2009.

    Vous pensez avoir isolé une « frange » d’acharnés et pouvoir la désigner à la vindicte publique ? Vous comptez sur les congés du printemps pour casser le mouvement et faire passer votre décret en catimini devant le Conseil d’Etat ? Vous croyez avoir trouvé des alliés fidèles auprès des présidents d’université et des médias serviles qui se contentent de reproduire vos communiqués ? Vous pensez, même, que la majorité présidentielle va vous soutenir jusqu’au bout ? Erreurs, Madame la ministre, erreurs lourdes de conséquences pour l’enseignement supérieur et la recherche. Le mouvement continue, il ira jusqu’au bout de sa logique. La « ronde infinie des obstinés », cœur battant et symbole de notre refus, tourne toujours, de jour et de nuit. Elle tourne avec des étudiants, des enseignants, des personnels administratifs et techniques, des bibliothécaires, des chercheurs, et même, de plus en plus, avec nos collègues du primaire, du secondaire, avec des hospitaliers.

    Il paraît que vous vous « inquiétez » pour l'année universitaire, « menacée », d’après vous, si « les cours continuent à être perturbés au retour des vacances de Pâques ». Je vous le confirme : si vous ne retirez pas rapidement et clairement tous vos projets de casse de l’université, les cours continueront à être « perturbés » et l’année universitaire est bien « menacée ». 83 universités, 724 000 étudiants et leurs familles, 58 000 enseignants-chercheurs, 55 000 BIATOSS attendent vos décisions, Madame la ministre.

    Michel Bernard

    Professeur des universités

    Université de la Sorbonne Nouvelle – Paris 3

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  5. LES PROJETS LIBERTICIDES DES SARKOZISTES

    Damien Meslot, député UMP du Territoire de Belfort, va déposer une proposition de loi contre les "occupations sauvages" des universités par des groupes "minoritaires".

    Interview sur le site d'ultra-droite Le Cri du contribuable:

    Que contiendra votre loi ?

    Je travaille à une proposition de loi qui imposerait, avant tout mouvement de grève dans une faculté, un vote à bulletins secrets, avec une participation minimum. Les refus seraient sanctionnés par une forte amende.

    Il ne faut plus que des groupuscules minoritaires puissent continuer à perturber une majorité d'étudiants qui ne souhaitent que travailler.

    Que les gens se mettent en grève, s'ils n'engagent qu'eux-mêmes, ce n'est pas un souci. Mais il est choquant qu'on puisse occuper une faculté. Il faut que ce type d'occupation devienne un délit.

    Je souhaite par ailleurs que quand une fac est occupée, le préfet puisse avoir recours aux forces de l'ordre. Force doit rester à la loi, et il nous faut préserver l'image internationale de nos facultés.
    Pour le moment l'arsenal législatif n'est pas suffisant pour réprimer ces trublions.
    Quant au droit de grève des étudiants, on peut se poser la question de savoir s'ils l'ont ou pas.

    Qu'en pensent vos collègues députés ? Votre proposition a-t-elle de bonnes chances d'aboutir ?

    Je crois qu'elle va être cosignée par plusieurs dizaines de mes collègues de la majorité. Tant parmi les députés que parmi les étudiants ou les professeurs, il commence à y avoir une certaine lassitude vis-à-vis des excès de ces groupuscules d'agitateurs.

    La suite ici: http://www.fabula.org/actualites/article31103.php

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  6. entretien avec Thierry Labica, porte-parole de la CNU

    Jeudi 07 mai 2009

    Thierry Labica : « Nous sommes fatigués d'entendre des sottises » Après 14 semaines de conflit, la situation dans les universités semble s'enliser. Sur de nombreux campus, la menace sur les examens se précise. La Coordination nationale des universités a d'ailleurs appelé à ne pas les organiser. Maître de conférences au département d'études anglophones de Paris X-Nanterre, Thierry Labica est l'un des porte-parole de cette Coordination.

    Quand vous lisez dans Le Parisien, il y a quelques jours, que 93% des étudiants souhaitent passer leurs examens, qu'est-ce que cela vous inspire ?

    On ne mène pas un mouvement en fonction des sondages du Parisien ! Si ses journalistes s'intéressent à ce point à l'Université, qu'ils viennent la voir. Quand on a été en grève pendant des semaines, sur des questions aussi importantes, c'est difficile de voir le débat caricaturé à ce degré. Pour le reste, sur la question des examens, nous sommes pris entre deux feux. Nous avons certes appelé à ne pas les organiser, pour répondre au passage en force du ministère sur le statut des enseignants-chercheurs. C'est également une affaire de cohérence pédagogique, puisque les cours n'ont pas été assurés. Mais personne ne souhaite laisser tomber les étudiants. Nous passons des dizaines d'heures par semaine à essayer de négocier entre collègues l'atterrissage le plus cohérent possible.

    Pour quelles raisons appelez-vous à la poursuite du mouvement malgré les concessions gouvernementales sur la formation des maîtres ou le statut des enseignants-chercheurs ?

    Mais, à l'exception d'effets d'annonce, nous n'avons rien obtenu !
    Dans certains cas, comme la comptabilisation des heures supplémentaires, la réécriture des décrets est même porteuse d'ambiguïtés nouvelles. Nos cinq points de revendication n'ont donc pas changé : contrat doctorant, statut des enseignants-chercheurs, formation des maîtres, suppressions de postes et avenir des organismes de recherche. Croyant sans doute que nous rendrions les armes à l'approche des examens, le gouvernement a joué l'usure. Dans ces conditions de durcissement, caractérisé par une attitude extrémiste du ministère – le mot n'est pas de nous, mais de la présidente de Nanterre – notre position est simplement cohérente.

    Vous évoquez une attitude extrémiste du ministère, mais ne peut-on vous faire le même reproche ?

    Apparemment si, puisqu'on nous le fait constamment, à grand renfort de procès d'intention et de représentations peu conformes à la réalité du mouvement universitaire ! Il est vrai que, dans une situation difficile, la revendication paraît plus radicale. Cela étant dit, la Coordination a réuni 78 délégations en provenance de 64 établissements. Elle regroupe des étudiants, des personnels administratifs et des enseignants, certains syndiqués, d'autre pas.
    Nous comptons dans nos rangs des gens tout à fait modérés, loyalistes vis-à-vis de l'institution. Difficile de nous faire tous passer pour de dangereux gauchistes. Et pourtant, alors que le mouvement dure depuis des mois, nous n'avons jamais été conviés à la table des négociations.

    Des discussions ont tout de même été menées avec les syndicats. Elles ne comptent pas à vos yeux ?

    D'abord, elles sont venues très tard. Ensuite, les syndicats les plus représentatifs, et notamment le Snes-Sup puis FO, les ont quittées très vite, confrontés à ce qu'ils considéraient comme un simulacre.
    D'autres organisations, incomparablement moins représentatives, ont décidé de poursuivre les négociations. Il ne s'agit pas pour nous de tenir un discours antisyndical. Mais, au risque de me répéter, nous n'avons jusqu'à présent obtenu gain de cause sur aucune de nos cinq revendications.

    Concrètement, comment voyez-vous l'évolution de la situation ?

    C'est une excellente question ! Nous essayons d'envisager les divers scénarii possibles, qui tiennent compte de la diversité des positions et vont de la reprise pure et simple des cours à la suspension des examens et des diplômes, en passant par des formes de neutralisation du semestre. Concrètement, les choses doivent se préciser dans les établissements, au fur et à mesure des conseils d'administration et des conseils de la vie étudiante, dans les jours et les semaines qui viennent. Mais quand bien même le mouvement s'arrêterait, et je ne suis pas sûr qu'il le fasse, la confusion administrative est telle que ses conséquences se feront sentir au-delà des vacances. C'est une catastrophe pour l'image de l'Université, mais c'est la rigidité du ministère qui nous a conduits à cette impasse.

    Propos recueillis par Patrick Lallemant

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  7. Le rapporteur de la loi LRU, le député UMP Apparu,est l'auteur d’un projet de modification de cette loi pour faire nommer par les recteurs les personnalités extérieures non élues du Conseil d’administration et leur permettre de participer à l’élection du président. Les provoc thatchériennes du pouvoir contre l'université s'accumulent.

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