Ouvert par les personnels, enseignant/e/s, chercheur/e/s, de l’université Paris 12, en grève à l’appel de la coordination nationale des universités, ce blog propose à tous les personnels et étudiants de Paris12 (UFR, IUT, IUFM, labos, etc.) un espace de mobilisation, d'information, de débat sur le mouvement déclenché en février 2009 contre:
- le projet de décret sur le statut des enseignants-chercheurs
- le démantèlement des concours de recrutement et le projet formation des enseignants des premier et second degrés
- les conséquences néfastes de la loi LRU pour les étudiants et tous les personnels enseignants, chercheurs, biatoss
- la remise en cause des statuts et des instances d'évaluation nationale
- la transformation des organismes de recherche en agences de moyens pour une recherche et un pilotage à court terme de la recherche et de l’enseignement supérieur par le pouvoir politique
- le contrat doctoral sans moyens réels
- la suppression des postes dans la recherche, l’enseignement, l’administration et les bibliothèques universitaires
- l'ouverture d'un marché du savoir et des enseignements du supérieur livré au secteur privé, commercial ou religieux.

L’Université n’est pas une entreprise, le savoir n’est pas une marchandise.
La professionnalisation à court terme n'est pas l'objectif premier de la formation universitaire.
L’investissement dans l'éducation à tous les niveaux est la plus sûre des relances.

Le gouvernement doit retirer ses décrets pour engager une véritable négociation avec les représentants des mouvements actuels et prendre en compte leurs propositions pour

- un service public de l'éducation de la maternelle à l'université accessible à tous
- une répartition égale des moyens de l'enseignement supérieur post-bac
- le développement des espaces de libertés pour l'enseignement et la recherche (libre débat, innovation, expérimentations, créations)
- des modes de recrutement et d'avancement reposant sur des critères nationaux explicites et transparents

Ce blog est modéré sous la responsabilité de la coordination des personnels en lutte et des organisations syndicales participant au mouvement.
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vendredi 22 mai 2009

La Marche des obstinés à Paris en mai et en juin

La Marche des obstinés est partie de Chartres le 21 mai dernier. Elle rejoindra Paris le dimanche 24 mai.

Pour l'occasion, la Ronde des obstinés les accueille.

Rendez-vous toute la journée en Place de Grève (Hôtel de ville) ou tout au long du parcours francilien.

12h30 Esplanade de la Défense
Au pied de l'escalier de la Grande Arche

14h-16h Mairie de Neuilly
Ligne 1 : Sablon

18h Louvre
Ligne 1: Palais-royal - Musée du Louvre

19h Beaubourg
Devant le musée

Site de la Ronde : http://rondeinfinie.canalblog.com/



Mercredi 27 mai, à 14h une ronde intempestive se produira
110 rue de Grenelle (rendez-vous Place Jacques Bainville)

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ET POUR LES JOURS UI VIENNENT:

> Ronde Intempestive du 2 juin au 6 juin
>
> A l'occasion des élections européennes, la Ronde infinie des
> obstiné.es se remet à tourner pour plus de 100h à Paris. En cette
> période d'examens, votre présence est importante.
>
> Pour Paris 12, les inscriptions se font via le doodle de Paris 8
> (http://www.doodle.com/kcsdy84bb2tup5as)
>
> Afin de faciliter l'organisation, merci de préciser dans le "NOM" P12
> et le nombre de personnes si vous comptez venir à plusieurs.
>
> Site de la ronde : http://rondeinfinie.canalblog.com/

mercredi 20 mai 2009

Balayer l'intox gouvernementale. Un entretien d'Isabelle This Saint-Jean à Politis

« Nous subissons des menaces »
Politis, jeudi 14 mai 2009, par Jean-Claude Renard
Présidente du collectif Sauvons la recherche et professeur d’épistémologie des
sciences sociales à Villetaneuse Paris-XIII, Isabelle This Saint-Jean analyse la
stratégie du gouvernement face au conflit.

Politis : Quel jugement portez-vous sur la stratégie gouvernementale pour
décrédibiliser le mouvement universitaire ?

Isabelle This Saint-Jean: Nous alternons entre colère et indignation. Il faut d’abord
rappeler que nous nous battons pour les étudiants. Le mouvement a fait preuve de
maturité. Les enseignants ont fait au mieux avec les cours et les étudiants. On doit
maintenant être vigilants sur la manière dont on traite les examens. Jusqu’à présent,
l’opinion nous a été favorable. L’approche des examens peut faire basculer cette
tendance, les gens peuvent avoir un sentiment d’instrumentalisation, d’où la
nécessité de –ré–pondre en soulignant combien la ministre Valérie Pécresse
porte la responsabilité du conflit. Les conditions de sorties de crise étaient
clairement exposées, et vraiment pas insurmontables.

Valérie Pécresse estime que nombre de revendications ont été entendues et
revues. Qu’en est-il exactement ?

Elle n’a cédé sur presque rien au regard de l’ampleur de la mobilisation, sachant
qu’on ne demandait tout de même pas la lune ! Les lignes les plus dures ont réclamé
l’abrogation de la LRU, mais l’ensemble s’est surtout mobilisé sur les décrets, la
masterisation, l’emploi et les organismes de recherches. Si l’on regarde ces quatre
dossiers, on voit que presque rien n’a été accordé. Sur la masterisation, il y a juste un report d’une année. Sur les décrets, objet de la plus grande mobilisation, sur lesquels circulent beaucoup de mensonges, rien n’a été modifié. Même Claude
Guéant a reconnu que, réécrit, le texte est le même ! Il a seulement évolué sur les
promotions, mais pas sur l’essentiel, c’est-à-dire sur les modulations de service,
mises en place dans un contexte d’emplois scientifiques décroissants et sans
recours possible. Un jeune enseignant-chercheur en début de carrière ne pourra pas
dire non à son président d’université, et se retrouvera avec plus de cours. Ces
décrets ouvrent la porte à de sérieuses interrogations sur notre indépendance.
Derrière cette indépendance, ce sont les libertés publiques qui sont remises en
cause. Côté emploi, rien n’a changé non plus. Il y a seulement une promesse de
François Fillon de non-suppression de postes en universités pour 2010 et 2011. Ce
n’est qu’une promesse, laquelle ne concerne même pas les organismes de
recherches, qui ont tout à craindre. Il ne s’agit pas seulement de s’élever contre les suppressions, mais aussi d’obtenir davantage d’emplois scientifiques. On attend
toujours le plan pluriannuel d’emploi pourtant promis. Enfin, sur le démantèlement
des organismes de recherches, c’est l’opacité totale. Aucune garantie n’a été
donnée.

Comment justifiez-vous l’entêtement du ministère ?
Par la volonté d’exemplarité, l’envie de nous mettre à genoux, de manière purement
cynique. Le sort des étudiants et la recherche publique ne sont pas sa première
préoccupation, sans quoi le gouvernement aurait lâché. Quel est le rôle des
présidents d’université ? Il existe une grande diversité au sein de la Conférence des
présidents d’université (CPU). Elle a d’abord accompagné et porté la LRU ;
aujourd’hui, elle est plus réservée sur la pertinence des réformes en cours. Les
présidents occupent une position très inconfortable. Ils sont en charge des
étudiants, avec la responsabilité d’un discours à tenir et le devoir de défense des
institutions. Ils sont aussi probablement soumis à des menaces du gouvernement.
Car celui-ci fonctionne à coups de menaces. La criminalisation du mouvement en
témoigne. Si les présidents d’université ne rétablissent pas –l’ordre, on leur fait
entendre que toutes les ressources seront coupées. Nicolas Sarkozy a été clair : «
Pas de moyens sans réformes ! » Cela dit, les moyens n’y sont pas ! C’est pour cette
raison que certains présidents sont à nos côtés.

Quel regard portez-vous sur le traitement médiatique des revendications ?
Il y a une réelle difficulté pour la presse à traiter du sujet sur le fond. Il me semble qu’en général elle suit trop les pièges médiatiques du gouvernement. Maintenant, c’est celui de la « minorité gauchiste » sur les blocages, qui sacrifierait une génération, pour nous discréditer ; c’est aussi le piège des examens. Cela mériterait d’être traité avec plus de recul. Mais le gouvernement a une capacité à occuper le terrain médiatique, une maîtrise de la communication que nous, enseignants, n’avons pas. Cela dit, l’une des victoires de notre mouvement est peut-être que l’on a préparé les esprits pour d’autres secteurs, comme celui de l’hôpital et la sauvegarde des emplois publics. Enfin, comment envisagez-vous la suite du mouvement ? Il est important de garder l’opinion publique avec nous parce qu’il y a une échéance électorale, et il faut que l’on fasse partie des éléments qui vont envoyer un message très clair au gouvernement. À l’occasion des élections
européennes, nous organisons le 30 mai une table ronde au Centquatre, à Paris,
sur les réformes universitaires européennes, en présence de nombreux chercheurs.
Dans la même perspective, nous organisons le 4 juin une manifestation sous le nom
de « marche de tous les savoirs », qui porte un message au cœur de nos
préoccupations : la connaissance comme valeur en soi, et non pas comme
marchandise.

www.politis.fr

lundi 18 mai 2009

De motions en motions, Paris12 lutte

A l'approche de la fin du semestre, nous, étudiants mobilisés de Paris XII, en grève depuis plus de 3 mois, présents en AG ce mardi 12 mai, réaffirmons nos positions sur la question des examens.

1/ Nous sommes favorables à leur non tenue dans la mesure du possible.

2/ La rétention des notes et la non-tenue des jurys au premier semestre a été et sera encore davantage dans les semaines qui viennent une arme des plus visibles et des plus efficaces pour la contestation. Cette action s'inscrit parfaitement dans le mot d'ordre, toujours d'actualité : "l'Université s'arrête". Nous demandons à nos enseignants à tenir bon et à réemployer devant l'apathie gouvernementale cette méthode pour les partiels du second semestre.

3/ Nous faisons confiance aux professeurs pour savoir traiter les cas particuliers - étudiants erasmus par exemple - avec sagesse et flexibilité, notamment au moyen d'attestations.

4/ Nous les encourageons à refuser toute prise de contact, discussion ou négociation qui ne voudrait pas s'avouer comme telle, avec la direction des facultés ou de l'université sur ces points.

A Créteil, le 12/05/09,
les étudiants de P12, toujours mobilisés

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Trois motions intersyndicales proposées au CA de Paris 12, le 15 mai

Motion 1
Le CA de l’université Paris 12 réuni le 15 mai 2009, réaffirme sa ferme opposition à la réforme du recrutement et de la formation des enseignants telle qu’elle est proposée actuellement. Il en réclame le retrait.

Contre 12 : 5 + 7 procu
Pour 10 : 7 +3 procu
Abstention 3 : 2 (Sgen,CFDT) + 1 procu (Cé)


Motion 2
Le CA de l’université Paris 12 réuni le 15 mai 2009, prend acte du maintien des concours de recrutement des enseignants dans leur état actuel (inscription, préparation et épreuves) pour 2009-2010. Il demande pour les lauréats aux concours 2010 le maintien du fonctionnement actuel : fonctionnaire stagiaire avec formation en alternance (avec même rapport qu’actuellement entre formation et enseignement) et titularisation sans exigence du master.

Pour 14 : 9 + 5 procu
Abstention 11 : 5 (dont Bonnafous) + 6 procu Contre 0

Motion 3
Le CA de l’université Paris 12 réuni le 15 mai 2009, proteste contre les tentatives d’intimidation du recteur de l’académie dont font l’objet les collègues de l’IUFM dans le cadre d’actions menées pour exiger le retrait de la réforme de la formation des enseignants. Ces actions ont toutes été votées en AG à de larges majorités.

Contre 12 : 5 + 7 procu
Pour 10 : 7 + 3 procu
Abst 2 : 1 + 1 procu
NPPA 1 SGEN