Déclaration des enseignants de l’UFR de LSH opposés aux décrets et au projets en cours, adressée à tous les collègues de Paris 12
Depuis six mois, chacun d’entre nous a participé à des degrés divers à ce qui est désormais considéré comme le plus long mouvement de protestation de l’histoire de l’Université française, et qui a pris les formes les plus variées : pétitions, appels, lettres ouvertes, affichage, refus de transmission des maquettes, motions en département, motions au CA, manifestations, grève des cours, grève des jurys, contre-cours, cours hors-les-murs, happenings divers, blocages temporaires, reports de partiels…
Depuis six mois, en dehors de quelques modifications cosmétiques destinées à donner le change au plan médiatique, le gouvernement est resté sourd à cette protestation massive.
Dans ce contexte difficile, le débat sur les moyens d’actions occulte trop souvent les questions de fond, et suscite entre nous des divisions que le gouvernement s’efforce d’exploiter au maximum.
C’est pourquoi, nous, personnel enseignant de l’UFR de Lettres et Sciences humaines de l’Université Paris 12, tenons à réaffirmer publiquement ce qui nous unit depuis le début du mouvement en dépit de divergences possibles sur les moyens d’actions, à savoir notre opposition commune aux décrets et aux projets de réforme actuels de l’université et de la recherche : formation des enseignants (« mastérisation »), réforme des concours de recrutement, décret sur le statut des enseignants-chercheurs, réforme du CNRS.
Comme nous l’avons fait ensemble dès l’automne 2008, nous demandons toujours au gouvernement d’en finir avec cette surdité délétère, d’écouter les hommes et les femmes qui font cette Université qu’il déclare vouloir réformer, d’entendre les critiques formulées par l’écrasante majorité des syndicats et des sociétés savantes, de retirer ses projets et ses décrets, et d’organiser enfin une véritable concertation avec tous les acteurs du mouvement.
Quels que soient les moyens par lesquels, individuellement ou collectivement, nous avons choisi de manifester cette opposition, ensemble nous en réaffirmons les principes fondamentaux :
- notre refus commun de la liquidation du service public de l’enseignement qui aura pour corollaire la précarisation généralisée du métier d’enseignant ;
- notre refus commun d’une entreprise de dévoiement de l’esprit universitaire ;
- notre refus commun de la marchandisation du savoir.
A Créteil, le 5 mai 2009
A la date du 10 juin, 130 collègues ont signé des versions de la déclaration « ce qui nous unit », en LSH, en SESS, en Sciences et technologie, en IUT. Nous invitons d'ores et déjà les collègues des autres UFR, des IUT, de l'IUFM à reprendre cette déclaration dans leur unité et à la signer en renvoyant leur signature à l'adresse suivante: p12lettres@gmail.com
130 signatures au 10 juin 2009
UFR : Lettres, langues, sciences humaines : 85 signatures
Déclaration des enseignants et chercheurs de l’Université Paris 12 Val de Marne
opposés aux réformes en cours
Ce qui nous unit…
Depuis six mois, chacun d’entre nous a participé à des degrés divers à ce qui est désormais considéré comme le plus long mouvement de protestation de l’histoire de l’Université française, et qui a pris les formes les plus variées : pétitions, appels, lettres ouvertes, affichage, refus de transmission des maquettes, motions en département, motions au CA, manifestations, grève des cours, grève des jurys, contre-cours, cours hors-les-murs, happenings divers, blocages temporaires, reports de partiels, suspension d’examens …
Depuis six mois, en dehors de quelques modifications cosmétiques destinées à donner le change au plan médiatique, le gouvernement est resté sourd à cette protestation massive.
Dans ce contexte difficile, le débat sur les moyens d’actions occulte trop souvent les questions de fond, et suscite entre nous des divisions que le gouvernement s’efforce d’exploiter .
C’est pourquoi, nous, personnels enseignants, chercheurs, de l’Université Paris 12 Val de Marne, réaffirmons ce qui nous unit depuis le début du mouvement, en dépit de différences d’appréciation possibles sur les moyens d’actions, à savoir notre opposition commune aux décrets actuels et aux projets de démantèlement de l’université et de la recherche : formation des enseignants sans moyens (« mastérisation »), réforme des concours de recrutement abolissant le stage annuel, décret cassant le statut des enseignants-chercheurs, démantèlement du CNRS.
Comme nous l’avons fait ensemble dès l’automne 2008, nous demandons toujours au gouvernement d’en finir avec cette surdité délétère, d’écouter les hommes et les femmes qui font cette Université qu’il déclare vouloir réformer, d’entendre les critiques formulées par l’écrasante majorité des syndicats et des sociétés savantes, de retirer ses projets et ses décrets, et d’organiser enfin une véritable concertation avec tous les acteurs du mouvement.
Quels que soient les moyens par lesquels, individuellement ou collectivement, nous avons choisi de manifester cette opposition, ensemble nous en réaffirmons les principes fondamentaux :
- notre refus commun de la liquidation du service public de l’enseignement qui aura pour corollaire la précarisation généralisée du métier d’enseignant ;
- notre refus commun d’une entreprise de dévoiement de l’esprit et du savoir universitaires ;
- notre refus commun de la marchandisation des connaissances.
A Créteil, le 15 mai 2009
140 signatures au 10 juin 2009
UFR : Lettres, langues, sciences humaines : 85 signatures
ABDELLAOUI Abdelkader (MCF, codirecteur département de Géographie).
ALFONSO Aitor (CC, Langues romanes)
AMFREVILLE Marc (PU, Anglais)
AQUIEN Michèle (PU, Lettres)
BARATS Christine (CC, Iinfocom)
BARROSO Eliane (PRAG, Langues romanes)
BAUBEROT Arnaud (MCF, Histoire)
BLANCHARD S. ( )
BLANDIN Claire (MCF, Histoire)
BOGDAM Sylviane(MCF, Lettres)
BOIVIN Jeanne-Marie (PU, directrice du département de Lettres)
BROQUA Vincent (MCF, Anglais)
BUHL Virginie (PRAG, LEA)
CARON Nathalie (PU, Anglais)
CHAMBEFORT Karine (PRAG, Anglais)
CHARTIER Chantal (PRAG, directrice du département de LEA)
CHIRON Pierre (PU, Lettres, directeur de l’Ecole Doctorale LLSHSS)
CIMOLINO Emanuelle (AMN, Lettres)
CONTE Roberta. (CC, Langues romanes)
CUNY-LE CALLET Blandine. (MCF, Lettres)
COLLIERE-WHITESIDE Ch. (PRAG, Anglais)
DAUZIER Martine (MCF, Lettres)
DESCHAMPS Yannick (MCF, Anglais)
DIOP Papa (PU, Lettres)
DOLL Jürgen (PU, Allemand, Directeur du département d'Allemand)
DUBOST Jean-François (PU, Histoire)
DULAC Anne-Valérie (PRAG, LEA)
DUPEY-GARCIA Elodie (ATER, Langues romanes)
DUPEYRON-LAFAY Françoise (PU, directrice du département d’Anglais)
FABRE Claire (MCF, Anglais)
FIALA Pierre (MCF, Lettres)
FRANCO Marie (PU, codirectrice du département de Langues romanes)
FUREIX Emmanuel (MCF, Histoire)
GIGANDET Alain (MCF, Philosophie)
GILLARDEAUX Patrice (MCF, Anglais)
GOBLOT L. ( )
GOROCHOV Nathalie (MCF, Histoire)
GOURNAY Lucie (PU, Anglais)
GRANGER Anne (MCF, INFOCOM)
GRAY Mark (MCF, Anglais)
GRELOIS Séverine (MCF, Langues romanes)
GUEROIS Marianne (MCF, Géographie)
GUILLET-LABURTHE Suzanne. (ATER, Lettres)
GUILLOUX Véronique (MCF, LEA)
JOUANNY Sylvie (PU, Lettres)
KERTESZ-VIAL Elisabeth (MCF, Langues romanes)
KRIEG-PLANQUE Alice (MCF, INFOCOM)
LABORDE-MILAA Isabelle (MCF, Lettres)
LABOURET Mireille (MCF, Lettres)
LASSALLE Didier (PU, Anglais)
LEBLANC Jean-Marc (MCF, Lettres)
LETEMPLE Céline (ATER, Anglais)
MAINGUENEAU Dominique (PU, Lettres)
MARCHE Guillaume (MCF, Anglais)
MOISY Amélie (MCF, LEA)
MONNIER Sébastien (ATER, Géographie)
MOREAU Philippe (PU, Lettres)
MOREAU Marie-Christine (MCF, LEA)
MULLEN John (MCF, Anglais)
NORA Parola-Leconte (MCF, Langues romanes)
OLIVIER Florence (PU, Langues romanes)
OUHMANI Cécile (MCF Anglais Sc eco)
PAUPERT Maeva (ATER, géographie)
PELLET Eric (PRAG, Lettres)
PLANCHOU Céline (ATER, LEA)
POITRENAUD-LAMESI Brigitte (PRAG, Langues romanes)
RIBEYROL Wendy (MCF, Anglais)
REUNGOAT Sabine (MCF, Anglais)
RIEU Colette (MCF, Anglais)
RIPOLL Fabrice (MCF, Géographie)
RODRIGUEZ Béatrice (MCF, codirectrice Langues romanes)
ROTHMUND Elisabeth (MCF, Allemand)
ROUSSEL François-Gabriel (MCF, INFOCOM)
SPIGA BANNURA Maria Grazia (MCF, LEA)
THELY Ludovic (AMN, Histoire)
THOMAS Jean-Baptiste (ATER, Langues romanes)
TOUCHELAY Béatrice (MCF, Histoire)
TOUZERY Mireille (PU Histoire)
TUTIN Ch. (PU Economie, FSEG)
VIALLE Elisabeth (MCF, Anglais)
WEETS Tatiana (MCF, Anglais)
WEISSMAN Dirk (MCF, Allemand)
WINKLER Claude (MCF, Directrice Département LEA)
ZEKRI Caroline (MCF, Langues romanes)
SESS : 4 signatures
CHEVALIER Vérene (MCF, SESS-STAPS, élue au CA)
DUCARD Dominique (MCF, SESS)
DE LESCURE Emmanuel (MCF, SESS-STAPS)
FRéTIGNé CéDRIC (MCF,SESS)
SARFATI François (MCF, SESS)
IUT : 2 signatures
GARDELLI Jean. (MCF, IUT Créteil)
GARRIC D. (MCF, IUT Sénart)
SCIENCES ET TECHNOLOGIE : 35 signatures
ALBANESE Patricia ( Sciences et technologie)
ALLAIN Geneviève ( Sciences et technologie)
ALTERIO Jeanine ( Sciences et technologie)
BASSAGLIA Yann ( Sciences et technologie)
BES Alexis ( Sciences et technologie)
BLONDET Brigitte ( Sciences et technologie)
BOURIN Marie-Claude ( Sciences et technologie)
BROUILLET Arthur ( Sciences et technologie)
CADUSSEAU Josette( Sciences et technologie)
COTTIN Hervé ( Sciences et technologie)
CROLARD Tristan ( Sciences et technologie)
DEBASTE Nicolas ( Sciences et technologie)
DEVILLE CAVELLIN Catherine ( Sciences et technologie)
DUFLOT Marie ( Sciences et technologie)
DUPRE G. (MCF retraité, sciences et technologie)
DUTOT Alain ( Sciences et technologie)
FONTAS Bernard ( Sciences et technologie)
FOUCRIER Jean ( Sciences et technologie)
GOUJON-Durand Sophie ( Sciences et technologie)
JALTERIO Jeanine ( Sciences et technologie)
KARASINSKI Patrick( Sciences et technologie)
KELLER Angelica ( Sciences et technologie)
LACOMBE Claire ( Sciences et technologie)
LAUTON Gérard ( Sciences et technologie)
MAC LEOD Hélène ( Sciences et technologie)
MARGULIES Monique ( Sciences et technologie)
NICOLAIW Nathalie ( Sciences et technologie)
RAJI Ahmed ( Sciences et technologie)
SPYRATOS Michel ( Sciences et technologie)
STERNBERG Robert ( Sciences et technologie)
VEZIEN Cristelle ( Sciences et technologie)
WATZKY Alexandre ( Sciences et technologie)
ZIDI Mustapha ( Sciences et technologie)
Ouvert par les personnels, enseignant/e/s, chercheur/e/s, de l’université Paris 12, en grève à l’appel de la coordination nationale des universités, ce blog propose à tous les personnels et étudiants de Paris12 (UFR, IUT, IUFM, labos, etc.) un espace de mobilisation, d'information, de débat sur le mouvement déclenché en février 2009 contre:
- le projet de décret sur le statut des enseignants-chercheurs
- le démantèlement des concours de recrutement et le projet formation des enseignants des premier et second degrés
- les conséquences néfastes de la loi LRU pour les étudiants et tous les personnels enseignants, chercheurs, biatoss
- la remise en cause des statuts et des instances d'évaluation nationale
- la transformation des organismes de recherche en agences de moyens pour une recherche et un pilotage à court terme de la recherche et de l’enseignement supérieur par le pouvoir politique
- le contrat doctoral sans moyens réels
- la suppression des postes dans la recherche, l’enseignement, l’administration et les bibliothèques universitaires
- l'ouverture d'un marché du savoir et des enseignements du supérieur livré au secteur privé, commercial ou religieux.
L’Université n’est pas une entreprise, le savoir n’est pas une marchandise.
La professionnalisation à court terme n'est pas l'objectif premier de la formation universitaire.
L’investissement dans l'éducation à tous les niveaux est la plus sûre des relances.
Le gouvernement doit retirer ses décrets pour engager une véritable négociation avec les représentants des mouvements actuels et prendre en compte leurs propositions pour
- un service public de l'éducation de la maternelle à l'université accessible à tous
- une répartition égale des moyens de l'enseignement supérieur post-bac
- le développement des espaces de libertés pour l'enseignement et la recherche (libre débat, innovation, expérimentations, créations)
- des modes de recrutement et d'avancement reposant sur des critères nationaux explicites et transparents
Ce blog est modéré sous la responsabilité de la coordination des personnels en lutte et des organisations syndicales participant au mouvement.
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- le projet de décret sur le statut des enseignants-chercheurs
- le démantèlement des concours de recrutement et le projet formation des enseignants des premier et second degrés
- les conséquences néfastes de la loi LRU pour les étudiants et tous les personnels enseignants, chercheurs, biatoss
- la remise en cause des statuts et des instances d'évaluation nationale
- la transformation des organismes de recherche en agences de moyens pour une recherche et un pilotage à court terme de la recherche et de l’enseignement supérieur par le pouvoir politique
- le contrat doctoral sans moyens réels
- la suppression des postes dans la recherche, l’enseignement, l’administration et les bibliothèques universitaires
- l'ouverture d'un marché du savoir et des enseignements du supérieur livré au secteur privé, commercial ou religieux.
L’Université n’est pas une entreprise, le savoir n’est pas une marchandise.
La professionnalisation à court terme n'est pas l'objectif premier de la formation universitaire.
L’investissement dans l'éducation à tous les niveaux est la plus sûre des relances.
Le gouvernement doit retirer ses décrets pour engager une véritable négociation avec les représentants des mouvements actuels et prendre en compte leurs propositions pour
- un service public de l'éducation de la maternelle à l'université accessible à tous
- une répartition égale des moyens de l'enseignement supérieur post-bac
- le développement des espaces de libertés pour l'enseignement et la recherche (libre débat, innovation, expérimentations, créations)
- des modes de recrutement et d'avancement reposant sur des critères nationaux explicites et transparents
Ce blog est modéré sous la responsabilité de la coordination des personnels en lutte et des organisations syndicales participant au mouvement.
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dimanche 10 mai 2009
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Grand Débat: "La médiatisation du mouvement universitaire"
RépondreSupprimerDans le cadre des Grands Débats de l'EHESS.
Jeudi 14 mai, 14h-18h, auditorium de l'Institut national d'histoire
de l'art (INHA), galerie Colbert, 2 rue Vivienne/6, rue des Petits
Champs, 75002 Paris (métro: Bourse).
Débat animé par Pascale Dubus (université Paris 1) et André Gunthert
(EHESS). Avec la participation de Luc Cédelle (Le Monde), Ixchel
Delaporte (L'Humanité), Emmanuel Defouloy (AFP), Olivier Ertzscheid
(IUT La Roche sur Yon), Sylvestre Huet (Libération), Cyril Lemieux
(EHESS), Karine Perret (AFP), Sophie Pène (université Paris 5).
Depuis janvier 2009, l'université française est secouée par la plus
grave crise qu’elle ait traversée depuis des décennies. Peut-on
estimer que le grand public a été correctement informé de l'ampleur
et des motifs du conflit? Une grande partie des médias a été
critiquée pour son traitement superficiel de l'évenement, au point de
susciter des comportements inédits, comme un mouvement de boycott à
l'encontre du journal "Le Monde". Le blog de Sylvestre Huet,
journaliste à "Libération", a de son côté connu une audience très
supérieure au quotidien qui l'héberge. Comment analyser la réserve de
la presse? Peut-on y remédier? Il convient également de tirer le
bilan de l'usage des médias alternatifs. A l'ère des blogs et des
réseaux sociaux, le mouvement universitaire fournit un cas concret
pour observer les pratiques effectives des acteurs et mesurer le
pouvoir d'influence des outils en ligne. Un débat entre acteurs du
mouvement, journalistes et spécialistes du web 2.0 pour tirer les
leçons de la crise (entrée libre).
Cordialement,
André Gunthert