Les responsables de Paris12 le déclarent fièrement: "Notre université a quelques longueurs d’avance en matière de politiques de primes. Depuis le début des années 90, grâce à nos activités propres notamment en formation continue, nous assumons financièrement et collectivement une politique indemnitaire d’établissement (PIE). A partir de critères établis initialement en commission paritaire d’établissement (pour les BIATOSS) ou en conseil d’administration (pour les enseignants), en 2008-2009, l’Université verse aux BIATOSS et aux enseignants 1,2 millions d’euros (600 000 euros pour les BIATOSS et 600 000 euros pour les enseignants), en plus des primes ministérielles dont beaucoup d’universités se contentaient jusqu’ici."
Dans une période de stagnation salariale où la fonction publique paie au prix fort les frais de la crise, la promesse de primes à venir paraît séduisante. Ne nous y trompons pas. La réalité a toujours été différente : les primes sont une manière de limiter la progression des salaires, de peser sur les futures retraites, de diviser à terme les personnels, de créer des frustrations et des jalousies, de s'opposer à une gestion collégiale des responsabilités et des tâches au profit de l'arbitraire et de l'inégalité. Elles annoncent à terme le l'alourdissement des tâches et des horaires, le développement du stress au travail, et affaiblissent le statut de la fonction publique.
Dans une période de stagnation salariale où la fonction publique paie au prix fort les frais de la crise, la promesse de primes à venir paraît séduisante. Ne nous y trompons pas. La réalité a toujours été différente : les primes sont une manière de limiter la progression des salaires, de peser sur les futures retraites, de diviser à terme les personnels, de créer des frustrations et des jalousies, de s'opposer à une gestion collégiale des responsabilités et des tâches au profit de l'arbitraire et de l'inégalité. Elles annoncent à terme le l'alourdissement des tâches et des horaires, le développement du stress au travail, et affaiblissent le statut de la fonction publique.
« Pour la première fois, les “Invisibles”, ainsi se dénomment les personnels BIATOSS et ITA,
RépondreSupprimerdéfilent en première ligne... Ceux qui « font tourner la machine » dans les universités et organismes
de recherche ont marché en tête du cortège. N’étant guère mis en avant jusqu’ici, ils prennent davantage
la parole au niveau local et même national ». Ainsi s’exprimait en avril dernier la Coordination nationale
des BIATOSS et ITA, tandis qu’était lancée à Lyon II une Pétition(1) des collègues BIATOS de l’enseignement
supérieur et de la recherche avec la FSU du Rhône et le SNASUB national.
On sait que le monde du cinéma n’hésite pas à mentionner, dans le générique d’un film, la longue liste de
tous les « acteurs » – visibles ou invisibles – qui ont contribué à la réalisation de l’oeuvre.
Nombre d’entre eux se voient reconnaître la qualité de leur contribution à l’ouvrage. Dans l’enseignement
supérieur et la recherche, beaucoup reste à faire pour que les BIATOSS soient associés à la formulation
des objectifs du service public, à la conception des projets d’établissement... pour qu’au-delà du cercle
actuel, ils aient accès à l’expertise indispensable à la mise en oeuvre des projets de formation, de recherche,
de gestion des entités et des personnels, d’amélioration du cadre de vie. À l’heure où le suivi administratif
se rapproche de l’ingénierie, le caractère obsolète des échelles indiciaires et l’accroissement de la précarité
sont de graves manques à gagner. À la communauté universitaire de s’engager pour la revalorisation
de ces métiers par l’action collective décidée collégialement.
(1) http://petitions.fsu69.fr/?petition=3
Les primes font en effet figure de rustine sachant la très grande dévalorisation des métiers de l'université au regard des qualifications initiales et acquises. Par exemple, la grille des MCF traite cette catégorie comme si elle était recrutée à Bac+5, alors que c'est en fait Bac+8 et le plus souvent bien après (Post-Doc, etc). Les contingents MC1 --> MC-HCl sont aussi dérisoires. La grille des PR, avec l'actuel blocage du passage PR2 --> PR1 est aussi très dégradée. Quant aux BIATOSS, parlons-en ! Des secrétaires de Scolarité d'UFR, dont on connaît les lourdes charges et responsabilités, en sont parfois à 1150 € ... Dans ces conditions dégradées, la rustine est certes vécue comme bienvenue. Et sa répartition est loin d'être indifférente aux yeux des bénéficiaires. On doit tout à la fois combattre le principe des primes (qui sont aussi sources de division et de clientélisme) et exiger dans l'immédiat un traitement transparent et le moins injuste possible.
RépondreSupprimerLes alternatives aux primes sont aisées à imaginer. Principalement, des grilles revues à la hausse d'une part (échelonnements) , déverrouillées d'autre part : contingents bien plus élevés d'avancements de grade et de classe pour l'ensemble des catégories. La hauteur de l'objectif donne la mesure des mobilisations à réussir à cette fin ...
Ceux qui penseraient toucher le gros lot avec le grand emprunt peuvent déchanter : les milliards sont destinés à doter en capital quelques mastodontes, mais pas à créer des emplois de titulaire ni à revaloriser les carrières.
Beaucoup de raisons de se retrousser les manches !