Vendredi 10 avril, le Conseil d'Administration est accueilli, dès 9h, par une haie d'honneur. A l'ordre du jour : une motion demandant le retrait des réformes contestées, que Simone Bonnafous, présidente de Paris 12, a accepté de soumettre au vote (le texte de la motion figure dans les commentaires). La 2e motion, qui demande le retrait de la LRU, n'est pas soumise au vote.
La motion n'est pas adoptée mais le vote est serré puisque l'on décompte 12 voix pour la motion (8 FSU, 2 UNEF, la représentante du CG94, le représentant de la région Idf), et 14 contre (la présidente + 2 procurations, les EC présents élus sur la liste de Simone Bonnafous, 1 SGEN, 1 UNSA, 1 Confédération étudiante, 1 nommé chef d'entreprise).
Après le vote, nous rentrons dans la salle pour exprimer notre déception de voir anéantis nos efforts pour que le CA de Paris 12 se positionne. Contrairement à ce que certains veulent laisser croire, la mobilisation n'est pas le fait de quelques illuminés...
Motion présentée devant le Conseil d'Administration de l'Université Paris 12
RépondreSupprimerVendredi 10 avril 2009
Prenant acte des tensions qui s’exacerbent à l’Université Paris 12 comme dans la plupart des autres universités françaises, le Conseil d'Administration de l'Université Paris 12 Val-de-Marne, réuni le 10 avril 2009, réprouve les lois, les décrets et les projets de loi pris sans réelle concertation avec les acteurs principaux de la vie universitaire. Face à la contestation et aux résistances qui s’expriment maintenant depuis 10 semaines, ces projets ne peuvent plus prétendre œuvrer pour le bien commun de l’Enseignement, de la Recherche, ce qui les décrédibilise. Dans le contexte actuel de grave crise économique et sociale, ils sont perçus et analysés comme mise en œuvre d’une politique de rentabilité à court terme menaçant l’existence même d’un service public d'enseignement et de recherche auquel la communauté universitaire reste fondamentalement attachée. En conséquence, le CA de l’Université P12 demande solennellement aux deux ministres concernés, Valérie Pécresse et Xavier Darcos, le retrait pur et simple et sans condition des textes contestés :
- le projet de décret modifiant le statut des enseignants-chercheurs
- le projet de formation et de recrutement des enseignants des 1er et 2nd degrés
- le contrat doctoral unique
- le système d'allocation des moyens aux établissements, modèle dit "SYMPA".
Ce retrait, préalable à l’ouverture d’une véritable concertation pour réformer l’Université et la Recherche, est le seul moyen d’apaiser les tensions actuelles, d’éviter la radicalisation qui s’observe dans toutes les universités où s’exprime le rejet des réformes actuellement projetées, et de permettre aux étudiants comme aux enseignants de travailler à la validation du second semestre.
Le Conseil d'Administration partage aussi les inquiétudes légitimes que suscitent la politique de démantèlement des grands organismes de recherche et la création des chaires d'excellence. Il demande le rétablissement des postes supprimés au titre de l'année 2009, ainsi que la mise en place d'un plan pluriannuel d'emplois titulaires pour toutes les catégories de personnels.
Il appelle le gouvernement à une attitude responsable et à entendre la voix de la contestation inédite dans son ampleur et dans sa convergence, portée par les universitaires et les étudiants, et à mettre un terme à la politique du pire pratiquée depuis plus de dix semaines maintenant.
(Texte adopté à la majorité des voix par l’AG du 9 avril).