Ouvert par les personnels, enseignant/e/s, chercheur/e/s, de l’université Paris 12, en grève à l’appel de la coordination nationale des universités, ce blog propose à tous les personnels et étudiants de Paris12 (UFR, IUT, IUFM, labos, etc.) un espace de mobilisation, d'information, de débat sur le mouvement déclenché en février 2009 contre:
- le projet de décret sur le statut des enseignants-chercheurs
- le démantèlement des concours de recrutement et le projet formation des enseignants des premier et second degrés
- les conséquences néfastes de la loi LRU pour les étudiants et tous les personnels enseignants, chercheurs, biatoss
- la remise en cause des statuts et des instances d'évaluation nationale
- la transformation des organismes de recherche en agences de moyens pour une recherche et un pilotage à court terme de la recherche et de l’enseignement supérieur par le pouvoir politique
- le contrat doctoral sans moyens réels
- la suppression des postes dans la recherche, l’enseignement, l’administration et les bibliothèques universitaires
- l'ouverture d'un marché du savoir et des enseignements du supérieur livré au secteur privé, commercial ou religieux.

L’Université n’est pas une entreprise, le savoir n’est pas une marchandise.
La professionnalisation à court terme n'est pas l'objectif premier de la formation universitaire.
L’investissement dans l'éducation à tous les niveaux est la plus sûre des relances.

Le gouvernement doit retirer ses décrets pour engager une véritable négociation avec les représentants des mouvements actuels et prendre en compte leurs propositions pour

- un service public de l'éducation de la maternelle à l'université accessible à tous
- une répartition égale des moyens de l'enseignement supérieur post-bac
- le développement des espaces de libertés pour l'enseignement et la recherche (libre débat, innovation, expérimentations, créations)
- des modes de recrutement et d'avancement reposant sur des critères nationaux explicites et transparents

Ce blog est modéré sous la responsabilité de la coordination des personnels en lutte et des organisations syndicales participant au mouvement.
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samedi 28 mars 2009

Sauvons l'université - "Huit semaines de mépris : ça suffit !"

Une crise sans précédent secoue les universités et traverse l’ensemble du système éducatif national (des lycées professionnels aux IUT, en passant par les universités, les maternelles et les IUFM) depuis la rentrée. Elle a débouché sur une grève des universités débutée le 2 février 2009. Il est inouï que les deux ministres concernés n’aient rien fait depuis huit semaines pour régler un conflit majeur. Ils n’ont rien su proposer qui fût à la hauteur de la situation, dévoilant à la fois leur impuissance politique et leur incompétence sur des dossiers qu’ils ne maîtrisent pas et dont le traitement vise avant tout à réduire les dépenses de l’Etat dans le système d’enseignement français.
Le clientélisme gouvernemental qui se manifeste à l’égard de quelques-uns au détriment de l’intérêt général nous conduit à accentuer notre mobilisation. De fait, les universités résistent et le mouvement se maintient, dans toute la France.
Les prises de positions des deux ministres indiquent que nous avons été probablement trop raisonnables jusqu’à ce jour pour mériter d’être entendus : manifestons encore notre désapprobation de toutes sortes de manières, jusqu’à l’obtention de nos revendications légitimes.
Non contente d’avoir provoqué la grève la plus longue de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, Valérie Pécresse feint aujourd’hui de se soucier des étudiants. Nous devons lui rappeler, avec la 7e Coordination des Universités (23 mars 2009), que, dans le cadre de l’autonomie pédagogique qui caractérise les Universités, « nous saurons dans chaque université et dans le respect des spécificités disciplinaires trouver les modalités de la tenue du second semestre en liaison avec les étudiants et en accord avec les personnels administratifs et techniques ».
Dans l’immédiat, l’urgence est à nouveau, pour chacun d’entre nous, d’éviter toute remontée de maquette de master enseignement au 31 mars. Ceux qui le feraient afficheraient leur mépris pour l’engagement de leurs collègues. Pour notre part, nous invitons, à nouveau, ceux qui défendent une formation des enseignants digne de ce nom à une nouvelle cérémonie de non-remise de maquettes au ministère de l’Enseignement Supérieur et devant les rectorats en province le 31 mars ou le 1er avril. Les ministres feignent de ne pas comprendre : répétons avec vigueur que nous sommes totalement opposés à sa réforme.

Devant une attaque profonde contre ce à quoi nous croyons et à quoi nous avons consacré nos vies, refusons le renoncement ! SLU invite l’ensemble des universitaires à poursuivre et amplifier le mouvement, en suivant le calendrier de la Coordination des Universités, et à adopter à la fois des modalités qui leur sont propres et des méthodes qui ont fait leur preuve dans d’autres secteurs de la société :

- en manifestant devant les ministères et les rectorats
- en participant à la Ronde des Obstinés à Paris (et dans les autres villes où elle a été ou sera organisée)
- en agissant dans l'espace public, notamment en y multipliant les prises de parole
- en manifestant tous les mercredis devant les rectorats,
- en investissant les gares ferroviaires et routières pour y faire connaître les raisons de notre combat,
- en développant la jonction avec le primaire et le secondaire,
- en occupant les universités là où cela a un sens et là ou cela peut se faire avec la participation des enseignants-chercheurs et des chercheurs.

Les occupations simultanées et pacifiques de la Sorbonne et du siège du CNRS ce jeudi 26 mars sont de bons exemples de ce type d’action. Continuons !

Disons à ceux qui comptent sur notre sens du devoir et notre dévouement à toute épreuve que les insultes, l’humiliation et les menaces qui pèsent sur l’avenir de l’enseignement supérieur et de la recherche, mais aussi de l’ensemble du système éducatif, nous conduisent aujourd’hui à une résistance déterminée. Les enjeux de notre combat sont plus grands que nous et le gouvernement ne nous laisse d’autre choix que de durcir notre mouvement.

Huit semaines de mépris : ça suffit !

Sauvons l'université
Newsletter n°19
Informations et propositions dans les commentaires

6 commentaires:

  1. La 2° rencontre interpro des secteurs en lutte, faisant suite à celle du 23 mars aura lieu

    lundi 30 mars à 18 h à la Maison des syndicats, à Créteil (11/13 rue des Archives).

    Compte-rendu rencontre interprofessionnelle 23 mars Université Paris12-Créteil.

    La rencontre interprofessionnelle du 23 mars à l’appel du comité de grève de l’Université de Paris 12 en lutte, soutenue par les syndicats SNUIPP 94 , SNES 94, SNESUP Paris 12, SNASUB 94 et SNUEP 94, a réuni trente-cinq participants, professeur(e)s des écoles, enseignant(e)s du secondaire, salarié(e)s des Hôpitaux Mondor et Esquirol, membre du comité de défense de l’Hôpital Jean Rostand à Ivry, salarié de la Mairie de Créteil, salarié d’Air France, retraité de la banque, parents d’élève, intermittent du spectacle, et une douzaine d’enseignant(e)s-chercheur(e)s et chercheure de Paris12 (deux IUFM). Il y avait plusieurs militants syndicaux (Sud éducation, Sud Santé AP-HP hôpital Henri MONDOR, Sud Santé 94 , CGT Educ’action, CGT territoriaux, CGT retraités, SNUIPP, SNES, SNESUP) et associatifs (FCPE) ainsi que des non syndiqués.
    Après un tour de table sur la situation dans les différents secteurs (réalité des attaques, état de la mobilisation), la discussion a porté sur les nécessaires convergences et l’objectif partagé de donner sans attendre une suite au 19 mars : nécessité d’informer largement les salariés et l’ensemble de la population sur ce qui se passe dans chaque secteur en donnant des éléments très concrets, comme de montrer la cohérence de la politique du gouvernement à travers la remise en cause des services publics et plus globalement la casse des acquis. Concrètement, cela se traduit par la diminution d’emplois statutaires, partiellement remplacés par des emplois précaires.
    A été également affirmée la nécessité d’associer à cette initiative commune d’autres secteurs concernés, (Poste, etc.).
    Plusieurs perspectives d’action ont été retenues :

    - Appel massif et participation à la manifestation du 2 avril, « de la Maternelle à l’Université ».
    - Rédaction d’une déclaration en direction des autres secteurs et des organisations syndicales pour affirmer la nécessité de converger et de continuer après le 19 et d’élargir.
    - Rédaction d’un tract montrant les différents aspects dans les différents secteurs des attaques, et organisation de distributions communes.
    - Initiative publique avant les vacances de Pâques permettant une visibilité de la lutte convergente des différents secteurs (rassemblement devant la Préfecture, ou ailleurs, forum…) à préciser lors de la prochaine réunion.
    - Rédaction d’une plate-forme de revendications (faire circuler par mail les différents points pour avancer).
    - Circulation de l’information sur les différentes initiatives existantes dans les différents secteurs. Cf ci-dessous (ex : rassemblement le mardi à 17 devant l’Hôpital Jean Rostand à Ivry)

    Prochaine réunion lundi 30 mars à 18 h Maison des syndicats Créteil.

    La liste des participants peut donc tenir lieu de liste de diffusion des informations et d’échange, à élargir à tous ceux/celles qui sont intéressé-es et n’ont pu venir à cette première réunion.

    Rappel prochaines échéances de mobilisation :
    Samedi 28 mars 2009
    MANIFESTATION Place de l'Opéra à 14 h30
    A la suite des grandes manifestations des 29 janvier et 19 mars et à l'occasion du G20 qui se réunit le 2 avril
    Nous ne paierons pas pour leurs crises! Imposons nos solutions face au G20!
    http://www.stop-g20.org/IMG/pdf/G20-A4-0KNB.pdf
    Lundi 30 mars 18h
    RENCONTRE INTERPROFESSIONNELLE Maison des Syndicats à Créteil (rue des archives)
    Mardi 31 mars 17h à 19h
    Initiative commune avec la santé
    RASSEMBLEMENT devant l'hôpital J.ROSTAND à Ivry qui va être fermé fin Avril!
    Métro Pierre et Marie Curie Ivry sur Seine.
    Jeudi 2 avril
    MANIFESTATION « De la maternelle à l’université »

    ST

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  2. Réaction de la Coordination nationale Formation des Enseignants. 28/03/2009 (

    Un recul tactique. Mais la réforme est encore là.

    Nous obtiendrons son retrait !

    Après avoir concédé, le 20 mars dernier, le maintien des concours dans leur forme actuelle en 2010, M. Darcos et Mme Pécresse viennent d'annoncer que les étudiants titulaires d'une licence pourraient s'inscrire aux formations actuelles PE1, PLC1, etc. à l'IUFM ou en master 1 à l'Université. Par là même, le feu vert est donné aux inscriptions en 1re année dans les IUFM, que 13 d'entre eux avaient déjà ouvertes.

    Ainsi, en quelques jours, bien que Xavier Darcos ait déclaré qu'il ne serait pas « le ministre de l'hésitation nationale », le gouvernement vient de céder à des demandes auxquelles il était resté sourd jusque-là. Les membres des collectifs locaux d'enseignants-chercheurs, formateurs, stagiaires, étudiants et Biatoss, syndiqués et non syndiqués, sont en droit d'y voir le résultat de leur action et de leur opiniâtreté.

    Le gouvernement annonce aussi que la 1re année de formation, pour les étudiants inscrits en IUFM, sera validée comme 1re année de master. Comme l'analysent plusieurs présidents d'université dans une déclaration du 27 mars, derrière ce qui peut apparaître comme une autre concession, le gouvernement cherche en fait à enclencher de façon irréversible le processus de réforme de la formation dès septembre 2009. Or sur le fond, son projet reste inchangé, il tourne toujours le dos à l'amélioration de la formation (voir encadré).

    Au total, le recul est donc réel, mais le gouvernement reste déterminé à réaliser sa réforme.

    Nous demandons à nouveau le maintien intégral des modèles de formation actuels pour l'année universitaire prochaine. Nous exigeons aussi l'accès aux formations actuelles rémunérées pour les lauréats des concours de 2010. Comme l'y invitent plusieurs présidents d'université, le gouvernement doit ouvrir sans plus attendre la réflexion sur la formation, les concours et le financement des études avec toutes les parties prenantes, en prenant le temps nécessaire. La CDIUFM demande la tenue d'Assises Nationales de la formation. Nous appuyons totalement cette proposition et invitons les présidents d'université à se concerter pour engager ce processus démocratique de façon décentralisée, dans les UFR et les IUFM, puis au niveau académique.

    Nous appelons les collectifs à se donner les moyens d'informer les personnels, les stagiaires et les étudiants. Il s'agit de mesurer ensemble, exactement, la réalité des reculs obtenus. Nous les appelons à renforcer leur action pour obtenir le retrait de la réforme actuelle et la convocation d'Assises Nationales.

    Nous les invitons à organiser partout, le 31 mars, des cérémonies de non-remise des maquettes : pas une seule maquette de master ne doit arriver chez Mme Pécresse, ni le 31 mars, ni après !

    Nous les invitons à participer activement à la journée nationale intersyndicale du 2 avril : 1 000 manifs pour l'éducation.

    La coordination nationale de la formation des enseignants tiendra sa 3e réunion le 4 avril à Paris.

    Cette réforme c'est toujours
    · La disparition de l'année de formation rémunérée après le concours, remplacée par une année dite de « stage » où le débutant assumerait 2/3 du temps de classe (au lieu de 1/3 aujourd'hui).
    · En lieu et place de cette année essentielle pour la professionnalisation des enseignants, des stages facultatifs au cours du master et limités à 108 heures par an.
    · Une année de M2 qui sera un ingérable fourre-tout : en plus des ECTS, préparation du concours, du mémoire de recherche, d'un éventuel stage en responsabilité.
    · Le risque de constituer un corps de précaires avec les reçus au master professionnel et collés au concours (ou admissibles seulement).
    · Les épreuves de concours hybrides qui ne garantissent pas la maîtrise des connaissances disciplinaires
    · La concurrence entre universités et l'inégalité territoriale. Etc.
    Si on les laissait faireŠ

    Le gouvernement veut toujours réaliser cette réforme alors que son projet est toujours aussi instable, flou et contradictoire : qui voudrait le mettre en ¦uvre manquerait des précisions indispensables sur les stages en M1 et en M2, sur les concours et leur date (janvier et mai de M2 comme indiqué au début ou octobre et mai comme annoncé tout récemment ?), sur l'année de stage, sur l'utilisation du potentiel de formation et de recherche des IUFM, sur l'organisation des coopérations interuniversitaires, etc. Concevoir des masters enseignement et les ouvrir en septembre dans de telles conditions, ce serait grotesque ! Il n'y a que d'obscures officines privées qui s'y soient risquées.

    Avec ces mesures, les IUFM seraient particulièrement fragilisés : les étudiants visant PLC s'inscriraient en M1 dans leur UFR, mais ils y resteraient naturellement en M2 (actuellement l'IUFM accueille les PLC2 et organise leur formation). De la sorte, on aboutirait à réserver les IUFM aux formations des PE (moins ceux que des universités concurrentes auraient réussi à « capter »), des PLP et des CPE et l'on institutionnaliserait la coupure entre premier et second degré. Et si les IUFM ne participent pas ès qualité au suivi et à la validation de l'année de stage, ils seront évincés de cette phase de la formation qui suivrait immédiatement le concours et que le ministère appelle « continue ». Dès l'an prochain, avec la diminution des postes dans le premier degré, la formation initiale PE2 et la formation continue associée seront amputées d'un tiers.

    Certes, les deux ministres se sont engagés à maintenir durant l'année prochaine les moyens des IUFM et tous les sites départementaux, mais cet engagement n'a aucune fiabilité dans le cadre de l'autonomie des universités : celles qui ont intégré un IUFM feront bien ce qu'elles voudront si elles n'ont plus d'usagers (étudiants et stagiaires) dans leurs antennes décentralisées.

    Les personnels impliqués dans la formation des enseignants dans les UFR et dans les IUFM ne peuvent accepter le marché que le gouvernement veut leur « placer » : « vous pouvez inscrire les étudiants à des préparations aux concours actuels, mais laissez-moi démarrer la réforme ».

    Pour les étudiants, ces annonces soulèvent beaucoup de questions :

    · Dans quelle formation s'inscriront-ils si l'université n'a pas ouvert de master enseignement, soit parce que, comme la plupart des universités, elle a refusé de participer à la course à la médiocrité et n'a pas envoyé de maquette, soit parce que sa maquette n'a pas été habilitée ?
    · Sur quels critères serait attribuée la reconnaissance de l'année de M1 en IUFM : concours blanc, contrôle continu, mixte des deux ? Prendrait-on les stages en compte ? Sinon, est-il sérieux de parler de « master professionnel » ?
    · Il serait logique que les PE1 et PLC1 qui réussiront les actuels concours de 2010 avec les actuels plans de formation, l'année suivante, soient fonctionnaires-stagiaires et bénéficient des actuels plans de formation. Mais les ministères sont silencieux sur cette deuxième année. Pourquoi ? Ne veulent-ils pas plutôt faire entrer les lauréats directement dans l'année de stage post-concours (avec un service à 2/3 temps) afin de réaliser les suppressions de postes associées à ce projet réforme ? Pourrait-on alors leur délivrer un master complet ?
    · Les étudiants inscrits en IUFM en septembre 2009 pourraient-ils poursuivre en M2 en IUFM ? Dans quel master, alors qu'ils n'existent pas encore ? Et avec quelle articulation entre M1 et M2 ?
    · Que se passerait-il pour ceux qui auraient le M1 et échoueraient au concours ensuite ? Leur proposerait-on simplement de redoubler ?
    · Et les lauréats qui se seraient inscrits comme candidats « libres » (cette catégorie est nombreuse), seraient-ils mis directement sur le terrain pour leur année de « stage » ? Etc.
    En outre, la question du financement des études est toujours au point mort : la proposition la plus conséquente reste la priorité dans l'accès à des emplois d'aide-éducateurs. Le ministère croit-il toujours que ces étudiants pourront se consacrer pleinement à leur mission dans les établissements scolaires et à leur formation ?

    Enfin, si les universitaires des UFR et des IUFM participaient à ce processus, ils seraient conduits à se jeter dans une concurrence perverse, qu'ils ont refusée jusqu'ici avec force.

    Nous avons agi depuis des mois contre cette réforme. Nous apprécions nos premiers succès, mais nous ne nous laisserons pas étourdir par le chant des sirènes : ce recul ne peut pas nous suffire !

    Nous obtiendrons le retrait de la réforme et la convocation d'Assises Nationales !

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  3. VOUS NE VOUS SENTEZ PAS CONCERNES PAR LES REFORMES EN COURS?
    VOUS LE SEREZ CERTAINEMENT A LA PROCHAINE RENTREE…

    L'augmentation des frais d'inscription

    L'augmentation des frais d'inscription n'est pas un argument fallacieux de gauchos révolutionnaires : il s'agit d'une réalité vers laquelle on court, vers laquelle même on se précipite, comme on s'est précipités dans la LRU et comme on se précipite dans l'application de tout ce que le gouvernement demande en matière de réforme de l'Enseignement Supérieur (par « on », entendez bien sûr « la direction »...)
    Dans l'exposé des motifs d'une proposition de loi 1 , 92 députés UMP mettent en cause le principe de gratuité de l'enseignement supérieur public en France et prônent la mise en place d'un système payant calqué sur le modèle libéral anglo-saxon. Ce dispositif existe en Australie depuis 1988, en Nouvelle-Zélande depuis 1992 et au Royaume-Uni depuis 2004. Dans ces trois pays, où les frais d'inscription à l'université atteignent aisément plusieurs milliers d'euros, des prêts sont accordés aux étudiants pour financer leurs études,. En moyenne, en GB, un étudiant démarre sa vie active avec une dette de 17.000 ₤ contractée pour financer ses études !
    Cette proposition de loi vise à répondre au désengagement financier de l'Etat en permettant aux universités devenues autonomes (LRU) de se financer par l'explosion des frais d'inscription : on passerait d'un système "actuellement fondé sur la gratuité" à un système où les étudiants financent eux-mêmes leurs études… Telle est la philosophie de ces 92 députés UMP signataires de la proposition de loi déposée le 21 janvier 2009 (et rendue publique le 20 février) "relative à la création du prêt étudiant garanti par l'Etat et à remboursement différé et conditionnel".
    Sous prétexte de favoriser l'octroi de prêts pour les étudiants, il s'agit en réalité de permettre une hausse brutale et de grande ampleur des droits d'inscriptions à l'université.
    « La dépense par étudiant est passée de 5 414 € en 2001 à 5 268 € en 2005, ce qui prouve la nécessité de prévoir des formes complémentaires de financement de l’enseignement supérieur. » : dit mot pour mot la proposition de loi précitée.
    Actuellement, 1 étudiant sur 2 doit se salarier pour financer ses études. L'université étant souvent la seule voie possible vers des études supérieures pour les personnes issues de couches sociales modestes, on ne peut que s'inquiéter d'une augmentation des frais d'inscription.
    S'endetter sur 14 ans avec les nouveaux prêts étudiants, est-ce là la grande chance de plus qu'on nous offre pour pouvoir continuer à étudier à l'université ?
    Rappelons qu’actuellement, les frais d'inscription légaux sont fixés nationalement par arrêté du ministère de l'Enseignement supérieur. Ils s'élèvent à 169 € pour la Licence, 226 € pour le Master et 342 € pour le Doctorat. Alors rendez-vous en septembre…..

    Le droit au savoir n'est pas à vendre. La sélection par l’argent est antidémocratique.
    1 http://www.assemblee-nationale.fr/13/pdf/propositions/pion1391.pdf
    Assemblée Générale Etudiants de P12 : Jeudi 26 mars 12h Amphi Jaune du CMC
    Prochaine Manifestation : Jeudi 2 Avril

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  4. " Bonjour!

    Vous le savez probablement déjà, les profs de l'UQAM (SPUQ) sont en grève actuellement. Malgré ce que plusieurs pensent, ce n'est pas pour le salaire que nous arborons le foulard orange et avons voté le 20mars à 83% pour la reconduction de la grève (+de700votants/980profs).

    Il faut savoir que le Gouvernement Charest, via la Ministre Courchesne de l'Éducation, du Loisir et du Sport, tentent de faire de l'UQAM un premier cas d'espèce qui aura des conséquences pour l'ensemble des universités québécoises: privatisation de la gestion des universités avec cette loi sur la gouvernance, maintient du sous financement des universités québécoises, marchandisation des savoirs, non reconnaissance de l'importance des services aux collectivités i.e. la recherche-action et partenariale notamment avec les milieux communautaires et de femmes, ...

    Actuellement, la Direction de l'UQAM ne négocie pas. Elle doit maintenant assumer l'odieux d'une injonction.
    Nous voulons un règlement. Nous voulons que la Direction de l'UQAM fasse une offre globale sur la convention collective échue depuis plus de 20 mois (2007) ...

    Pour nous appuyer:

    Site-Blogue :
    http://spuqengreve.wordpress.com/about/

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  5. L’Orientation / insertion professionnelle (OIP) dans l’enseignement
    supérieur universitaire aujourd’hui …
    … une sortie de l’ombre intempestive de l’animation de la mission et un
    risque de gâchis des compétences
    par Evelyne Janeau
    Directrice de l’Observatoire des Formations et du suivi des étudiants (UjF, Grenoble 1)
    Une mission, l’OIP… tirée de l’ombre récemment
    Avant la loi LRU. Dès les années 80, aux côtés du CEREQ, seul organisme de recherche
    appliquée officiel chargé de s’intéresser en France à la relation formation-emploi des jeunes,
    l’émergence d’observatoires de périmètre régional ou local a permis de rendre transversale et
    diffusée au niveau du terrain la réflexion issue de ce travail de recherche puis l’utilisation des
    méthodes d’investigation ainsi que la maîtrise des indicateurs pertinents proposés par le
    CEREQ. Ces observatoires (chargés de l’observation de l’insertion professionnelle)
    pouvaient ou non avoir partie liée avec les seuls services compétents auparavant dans les
    universités en matière d’O/IP nés dans les années 75 : les SCUOIAIP (responsables du conseil
    en orientation et de monter toutes les formes d’action pouvant aider à l’insertion
    professionnelle) ou même en dépendre dans certains cas.
    Dans les années 90, les régions ont hérité de compétences en matière d’enseignement
    supérieur. Certaines, comme Rhône-Alpes se sont dès l’origine intéressées à l’O/IP* et pour
    tenter d’y voir plus clair dans ce domaine, elles ont dès lors financé avec constance des projets
    allant dans le sens d’une rationalisation des démarches favorables à une meilleure orientation
    et insertion des jeunes issus de l’enseignement supérieur ; projets essentiellement proposés
    puis traités par les services sus nommés (Observatoires et/ou SCUOIAIP).
    Tandis que le Ministère de l’enseignement supérieur semblait totalement se désintéresser de
    ces sujets depuis des années, le coup de semonce de la révolte étudiante contre le projet de
    CPE de 2006 mit brutalement ces thèmes sous les feux de l’actualité. Dans le même temps, la
    mise en place de la LOLF impulsée par le Ministère de l’Economie et des Finances
    (accompagnant la demande d’autonomie des universités d’une batterie d’indicateurs de
    performance) ainsi que la rédaction de quelques rapports nationaux assez alarmistes sur la
    supposée déshérence dans laquelle les jeunes étaient laissés dans ces domaines de l’O/IP* ont
    depuis radicalement bouleversé la donne.
    L’avènement de la loi LRU dans l’été 2007 a érigé parmi les missions principales de
    l’université celle de favoriser par tous les moyens une aide directe et efficace dans les deux
    domaines de l’orientation et surtout de l’aide à l’insertion professionnelle pour calmer des
    étudiants d’autant plus inquiets de leur avenir qu’ils sont à présent plus massivement issus des
    classes moyennes qu’auparavant et de ce fait moins armés pour affronter la concurrence des
    diplômés de systèmes de formation plus sélectifs et plus fréquemment fréquentés par des
    enfants de classes plus favorisées.
    Le parachèvement de la démarche vient de se produire récemment (septembre 2008) avec
    l’obligation faite aux universités de proposer d’ici le 13 février 2009 un plan coordonné de
    1 1
    mise en place d’un BAIP (Bureau d’Aide à l’Insertion Professionnelle) par établissement
    ou de façon inter universitaire.
    O/IP : Orientation/ Insertion Professionnelle … mais des compétences et des
    organisations disparates voire concurrentielles pour l’animer au sein des universités
    Le caractère disparate de la gestion du thème O/IP* a plusieurs sources :
    Pas de métier (au sens référentiel de compétences dûment acquis au cours d’une formation)
    donc pas de culture commune dans ce secteur :
    La culture des responsables des universités viscéralement attachés à leur autonomie, et ce,
    bien avant que la LRU renforce potentiellement cette dernière, les a bien souvent incités à
    créer des entités au profil très disparate pour mener à bien leur mission en matière d’O/IP*.
    Exception faite des personnels dédiés à dose infinitésimale par le second degré (les COP) aux
    universités, il n’existait pas avant 2000 de métier spécifique ni même de compétences dûment
    définies pour l’O/IP* des jeunes passés par l’université.
    Depuis 6 à 7 ans, la technicité d’une partie de la mission, à savoir l’observation de l’IP* a
    incité à la mise en place de concours (IGE ou ASI, BAP techniques et méthodes d’enquête
    statistique) qui suggère la naissance d’un vrai métier. Ainsi la naissance des observatoires
    dans ou hors les SCUIOAIP a permis de faire émerger ce nouveau métier de chargé
    d’enquêtes, de producteur de statistiques, voire en certains endroits de contrôleur de gestion.
    Dans le secteur de l’O/IP* et compte tenu des proximités fonctionnelles d’exercice, cette
    émergence a pu être mal ressentie par les personnels strictement dévolus à l’Orientation et à
    l’aide à l’IP jusque là ; tandis qu’ailleurs, là où la double compétence existait, les
    observatoires prenaient de ce fait la gouvernance des SCUOIAIP. De fait comme on l’a dit ci-
    dessus, à l’exception des COP, les porteurs de la mission O de l’ensemble O/IP* sont dans
    une configuration de grades et de compétences hétérogène : de l’enseignant-chercheur à
    l’attaché d’administration scolaire et universitaire en passant par l’ingénieur d’études ou de
    recherche, la documentaliste formée ou non sur le tas… etc.
    Trois constats résultent de cette situation :
    Dans la fonction observatoire de l’IP, ces (souvent) jeunes professionnels, très compétents en
    matière d’analyse quantitative, ne sont pas nécessairement armés pour comprendre les
    problèmes professionnels inhérents à la maîtrise de l’économie du travail, de l’éducation ou à
    la psychosociologie des organisations de leurs collègues de l’orientation et de l’aide à l’IP.
    Dans la fonction SCUOAIP (orientation/aide à l’insertion pro.) la formation a généralement
    été gagnée sur le tas avec le dévouement sans faille d’une démarche hyper personnalisée
    proche de l’assistanat social et sans référentiel théorique ou au moins comparatif ce qui ne
    permet pas aisément de comprendre la réalité sous son angle de référentiel macroéconomique
    ou simplement collectif.
    Dans ce contexte, seuls les vrais professionnels de l’orientation que sont les COP, et ils sont
    dramatiquement insuffisants en nombre, maîtrisent en principe les deux approches qui se
    2 2
    tournent le dos par nature (approche quanti. vs quali.) ou du moins nourrissent quelques
    défiances l’une vis-à-vis de l’autre.
    Une ancienneté d’implantation très variable :
    Les universités n’ont pas avancé au même rythme ni avec la même amplitude sur le thème de
    l’IP : 3 observatoires de suivi des étudiants dont deux régionaux en 1988, plus de 40
    observatoires dont 3 régionaux en 2008.
    Donc lorsqu’il s’agit d’unir les intérêts de plusieurs universités, sur le thème de l’O/IP*, il est
    difficile même à l’échelle d’un site et sans volonté politique fortement affichée de la part des
    équipes de direction de dialoguer utilement même si les acteurs ont une longue tradition de
    collaboration sauf à déclencher des mécanismes de défense tout à fait normaux de la part de
    ceux d’entre eux qui ont été les plus récemment mis en piste sur ces thèmes. D’où à mon avis
    l’importance accordée dans la circulaire sur les BAIP à la désignation d’un pilote obligé de
    faire l’unanimité sur son nom.
    Des objectifs prioritaires différents :
    L’isolement relatif dans lequel cette mission a vécu jusqu’à ces dernières années doublé de la
    forte dépendance de la reconnaissance de la mission vis à vis du profil des responsables de
    l’établissement ont largement déterminé la mise en avant d’objectifs très différents d’un
    endroit à l’autre.
    A cette difficulté s’ajoute celle d’un changement de cap parfois impressionnant lorsque les
    compétences existantes et qui ne présentent pas le même degré d’exigence se présente lors de
    la rotation de présidence de l’Université.
    Il peut s’agir en effet dans la culture d’une Université au moment défini par le quinquennat de
    tel ou tel Président de remplir plutôt l’un voire les trois objectifs suivants sans que jamais ne
    soit précisé le(s)quel(s) reste(nt) à satisfaire ! Il faut en effet :
    . satisfaire la demande immédiate de l’usager terminal que représente l’étudiant (le métier
    habituel des SCUAOIP) ;
    . produire des indicateurs pour appuyer la politique de l’établissement (le métier des
    observatoires) ;
    . produire des outils, des actions tous azimuts pour les gestionnaires de l’établissement et les
    équipes de direction désireux d’améliorer leur image de marque auprès du Ministère à
    l’occasion des renouvellements de contrats quadriennaux (le métier des observatoires).
    A présent que le Ministère pense mettre tout le monde d’accord en abaissant le seuil
    d’exigence (et donc de compétences à investir) en matière d’observation du suivi de l’IP – les
    enquêtes de situation à 6 mois de la sortie et qui n’ont pas grand sens risquent de devenir une
    des normes imposées- , pointe une forme de revanche de l’approche qualitative sur l’approche
    quantitative, de l’action sur la réflexion, du particulier sur le général, de la fonction O sur la
    fonction observation de l’IP en rajoutant ainsi une couche de confusion et de défiance à des
    relations déjà non nécessairement harmonieuses entre les acteurs de l’O et ceux de l’IP.
    3 3
    …Une solution réseau pour dépasser les antagonismes
    - le disparate de la gestion du thème O/IP* au sein des universités a justifié une forte
    volonté de regroupement avant la reprise en mains récente par le Ministère
    . une progressive montée en charge de type bottom-up des intérêts communs (RESOSUP,
    association des SCUOIAIP à dimension nationale et régionale) a émergé depuis quelques
    années tandis que le GTES bien plus ancien (groupe de réflexion mixte et le plus ancien sur
    les outils et méthodes rassemblant des représentants de tous les horizons : CEREQ,
    Observatoires, SCUIOAIP, Ministère…) poursuit ses travaux. La transversalité,
    l’horizontalité de la communication sont un gain de temps et d’efficience pour les
    participants, gomment l’effet de la différence d’ancienneté, réduisent celui de la différence de
    compétences par les travaux en commun et les actions de formation qui sont conduits.
    De leur côté les SCUOAIP font du lobbying auprès des responsables nationaux ou des
    organismes de gestion (ex : AMUE), ils veulent parvenir à la professionnalisation reconnue,
    spécifique et obligée de leurs fonctions prenant comme une aubaine la mise sur le devant de la
    scène que leur donne la LRU pour une fonction antérieurement objectivement reléguée :
    l’aide à l’insertion professionnelle. Dans la foulée ils estiment nécessaire de mettre en avant
    l’orientation comme un processus continu dont l’IP est le simple aboutissement.
    A l’heure actuelle toutes sortes de configurations vont donc co exister : des observatoires
    intégrés aux SCUOIAIP/BAIP, l’inverse, le tout à une maille de fonctionnement différente :
    par université et/ou par groupe d’universités.
    Une chose est certaine, l’efficacité collective gagnerait ses lettres de noblesse d’une
    meilleure compréhension et écoute réciproque des acteurs de ce thème et surtout d’un pilotage
    plus clair de la part des responsables. Il s’agit bien en effet que nous tous : statisticiens,
    économistes, spécialistes des sciences de l’éducation, psychologues, enseignants
    disciplinaires, juristes et autres informaticiens parvenions à bien faire notre coeur de métier :
    aider, les politiques des établissements et les encadrants à faire en sorte que les étudiants
    s’insèrent avec le moins d’inégalité possible dans la vie active.

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  6. Extraits concernant la masterisation des concours, totalité des échanges à lire sur
    http://www.senat.fr/cra/s20090319/s20090319_1.html#par_15

    Bien à vous,
    PDG


    - M. BODIN :
    [...] Jusqu'à présent, la première année en IUFM était consacrée aux enseignements théoriques nécessaires à la préparation des concours, la deuxième année permettant de fréquenter en alternance un établissement d'enseignement scolaire et de recevoir une formation devant les élèves.
    Vous vous préparez à supprimer cette année d'alternance et de formation pratique, au profit de la seule logique des savoirs. Et la formation continue sera réduite de manière dramatique. Devant les contestations soulevées dans le monde enseignant, un «dispositif de stage», selon votre communiqué, devrait être mis en place: 108 heures de stages d'observation et 108 heures de stages «en responsabilité» seraient créées, respectivement pour la première et la deuxième année de mastère. Cela ne représente que quelques semaines à temps complet.
    La rémunération, 3000 euros, n'est pas comparable avec celle perçue durant l'année en alternance. Vous octroyez généreusement 12000 bourses supplémentaires, d'un montant maximum de 2500 euros. Mais peut-on vivre une année avec cette somme?
    Je m'interroge sur les stages à responsabilité dans un établissement
    d'enseignement: seront-ils obligatoires pour passer le concours? Ce n'est pas ce que votre communiqué du 12mars laisse penser. En année de mastère, les concours seront prédominants -au détriment des stages- et l'ouverture sur la recherche on ne peut plus limitée. La formation pédagogique, c'est l'apprentissage d'un savoir-faire et d'un savoir-être, ce qui est plus qu'indispensable quand on travaille avec des enfants. La pédagogie enseignée dans les IUFM donnait aux futurs enseignants les compétences nécessaires à l'exercice de leur métier, ainsi qu'une culture professionnelle. Un métier, cela s'apprend! Quant au concours, il sera désormais centré sur trois types de savoir: la connaissance des programmes scolaires, l'adaptation d'un savoir à une classe à travers une leçon modèle, la connaissance de l'institution scolaire. Or savoir, ce n'est pas savoir enseigner. De plus, la présentation au concours la même année que le mastère ne me semble pas judicieuse. Quels seront les résultats au mastère quand les étudiants n'auront pensé qu'à leur concours? Votre mastère deviendra un sous-diplôme. [...] Et que deviendront les nombreux titulaires du mastère Enseignement qui auront raté le concours, Les réorienter après cinq ans d'études? Les critiques se sont multipliées et, madame la ministre, vous avez tardé à y répondre. Le conseil d'administration de la Conférence des présidents d'universités vous a solennellement demandé de repousser la mise en place des nouveaux concours à la rentrée 2011. Une dizaine d'universités seulement vous a remis les fameuses maquettes, malgré les délais supplémentaires qui ont été octroyés. Les autres hésitent entre cérémonie officielle de non-remise de la maquette et simple boycott. Le bon sens impose de repousser en bloc à la rentrée 2011 toute l'application de la réforme. [...] Rappelons-nous la formule de Lincoln : «L'éducation coûte cher? Essayez l'ignorance!» Nous ne pouvons prendre de risques: l'avenir du pays dépend pour partie de la formation des maîtres. Sauvez-la.

    - M. Collombat
    [...] Pourquoi n'avez-vous pas plutôt reconnu par un mastère les années de formation initiale, comme le demandent depuis longtemps les directeurs d'IUFM? (Mme Valérie Pécresse, ministre, maugrée) A propos, vous pourriez augmenter leur rémunération! Tout se passe comme si votre objectif était d'organiser un vaste marché d'enseignants sur le modèle anglo-saxon sur lequel les établissements d'enseignement pourraient s'approvisionner en contractuels... Belle modernisation! Je caricature? Hélas!, ce n'est pas le cas quand M.Darcos donne aux présidents d'université réticents cette réponse digne d'un directeur des ressources humaines: «Moi, je n'ai pas absolument besoin d'entrer dans des discussions sibyllines...» -«byzantines» voulait-il dire- «...avec les préparateurs de mes concours. Je suis recruteur. Je définis les concours dont j'ai besoin. Je garantis la formation professionnelle des personnels que je recruterai. Après, que chacun nous suive ou pas...» Par «formation professionnelle», entendez-vous des bouts de stages et de remplacements dispersés sur les deux années de mastère ?

    - M. Renar
    [...] Madame la ministre, il vous appartient de sortir de cette crise par le haut, Nous vous exhortons à répondre à l'appel de la coordination nationale des universités qui demande instamment l'ouverture d'états généraux de l'enseignement supérieur et de la recherche. Le Gouvernement ne peut continuer à mettre en oeuvre des projets auxquels la communauté scientifique est opposée. Il y a urgence à restaurer la confiance! Je vous le dis solennellement : ne manquez pas cette occasion, ne méprisez pas cette main tendue.

    - M. Legendre
    [...] quelles que soient les difficultés, nous devons aller au bout du
    chantier pour mieux former notre jeunesse, car il est inconcevable de
    faire marche arrière moins de deux ans après le vote de la loi. Nos
    concitoyens ont à l'esprit le fameux classement de Shanghai, qui place
    nos universités loin derrière les plus prestigieuses. Certes, les
    critères sont contestables et la France essaye d'obtenir un classement
    européen qui nous soit plus favorable, mais il reste que nos
    universités ont besoin de se moderniser, de se regrouper et de
    disposer de plus de moyens pour exister à l'échelle mondiale, d'autant
    plus que la crise qui se profile confirme l'impératif de formation et
    de qualification.
    Il faut aujourd'hui dissiper les malentendus. Vous avez déjà organisé,
    madame la ministre, un dialogue constructif, qui devrait apaiser les
    tensions. Notre collègue, M.Jean-Léonce Dupont, rapporteur de la
    commission des affaires culturelles pour l'enseignement supérieur et
    membre du comité de suivi pour l'application de la loi, a reçu nombre
    d'universitaires. Son intervention exprimera son sentiment sur la
    meilleure façon de mettre fin à l'actuel climat de défiance.
    En conclusion, j'insiste sur la nécessité de maintenir le cap si nous
    voulons relever les défis de la formation et de la recherche. Nous
    avons souhaité que les universités disposent de libertés et de moyens
    accrus pour créer de nouvelles coopérations et s'installer durablement
    au plus haut niveau des pays développés. C'est une exigence pour
    l'avenir. Notre devoir et notre responsabilité interdisent de reculer !

    - Mme Pecresse, Ministre
    [...] La formation des maîtres via un mastère a suscité des
    inquiétudes, actuellement en cours de résorption.

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