Ouvert par les personnels, enseignant/e/s, chercheur/e/s, de l’université Paris 12, en grève à l’appel de la coordination nationale des universités, ce blog propose à tous les personnels et étudiants de Paris12 (UFR, IUT, IUFM, labos, etc.) un espace de mobilisation, d'information, de débat sur le mouvement déclenché en février 2009 contre:
- le projet de décret sur le statut des enseignants-chercheurs
- le démantèlement des concours de recrutement et le projet formation des enseignants des premier et second degrés
- les conséquences néfastes de la loi LRU pour les étudiants et tous les personnels enseignants, chercheurs, biatoss
- la remise en cause des statuts et des instances d'évaluation nationale
- la transformation des organismes de recherche en agences de moyens pour une recherche et un pilotage à court terme de la recherche et de l’enseignement supérieur par le pouvoir politique
- le contrat doctoral sans moyens réels
- la suppression des postes dans la recherche, l’enseignement, l’administration et les bibliothèques universitaires
- l'ouverture d'un marché du savoir et des enseignements du supérieur livré au secteur privé, commercial ou religieux.

L’Université n’est pas une entreprise, le savoir n’est pas une marchandise.
La professionnalisation à court terme n'est pas l'objectif premier de la formation universitaire.
L’investissement dans l'éducation à tous les niveaux est la plus sûre des relances.

Le gouvernement doit retirer ses décrets pour engager une véritable négociation avec les représentants des mouvements actuels et prendre en compte leurs propositions pour

- un service public de l'éducation de la maternelle à l'université accessible à tous
- une répartition égale des moyens de l'enseignement supérieur post-bac
- le développement des espaces de libertés pour l'enseignement et la recherche (libre débat, innovation, expérimentations, créations)
- des modes de recrutement et d'avancement reposant sur des critères nationaux explicites et transparents

Ce blog est modéré sous la responsabilité de la coordination des personnels en lutte et des organisations syndicales participant au mouvement.
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vendredi 30 octobre 2009

L'AGEC, une association étudiante locale pour des luttes globales

Association Générale des Etudiants de Créteil
http://agec.forumactif.com/forum.htm

Préambule

L’éducation doit être au cœur d’une politique émancipatrice de l’Homme, pour concourir à sa liberté, à son autonomie, à son détachement des contraintes tant matérielles qu’idéologiques, qu’elles soient acquises ou innées. Nous luttons pour la reconnaissance d’un droit universel et inaliénable à l’éducation et à l’accès au savoir.

Les changements radicaux progressistes et démocratiques ont toujours réservé une place prépondérante à l’éducation et à l’instruction. En 1793, l’article 22 de la Déclaration des Droits accompagnant la Constitution dispose que « l’instruction est le besoin de tous. La société doit favoriser de tout son pouvoir les progrès de la raison publique, et mettre l’instruction à la portée de tous les citoyens. » Après la seconde guerre mondiale, le préambule de la constitution de 1946 (article 13) énonce : « La Nation garantie l’égal accès de l’enfant à l’adulte à l’instruction, à la formation professionnelle et à la culture. L’organisation de l’enseignement public gratuit et laïque à tous les degrés est un devoir de l’Etat ». Nous revendiquons l’héritage de ce combat pour l’ouverture à tous de l’éducation.

Dans la continuité de la charte d’Amiens (1906), nous nous inscrivons pleinement dans la tradition du syndicalisme de lutte et affirmons notre indépendance à l’égard de tout parti et de tout groupe politique, syndical ou religieux. Notre indépendance est aussi financière. Seuls les militants contrôleront leur syndicat. En tant que syndicat étudiant, nous nous revendiquons de la Charte de Grenoble (1946) ainsi que des bases fondamentales du syndicalisme étudiant.

Nous constatons le manque de représentativité des conseils universitaires ainsi que l’opacité totale de leur fonctionnement. C’est pourquoi nous nous engageons à promouvoir un fonctionnement transparent, démocratique et paritaire dans lequel la présidence de l’université n’assurerait qu’un rôle technique ( application des votes des conseils).


Contre l’idéologie et les politiques de casse du service public, fondées sur la recherche du profit à tout prix

Depuis plus de 30 ans, le gouvernement français et l’union européenne se sont lancés dans un vaste processus de démantèlement des services publics qui vise à soumettre l’intérêt général aux intérêts privés, à la loi du marché. L’ouverture de ces nouveaux secteurs à la concurrence signifie de nouvelles sources de profits. Ainsi, dans tous les domaines relevant d’une mission de service public fourni pas l’Etat (éducation, santé, justice, information, culture…), les administrations publiques sont progressivement mises en concurrence avec des prestataires de services privés soumis à la loi de la rentabilité.

L’enseignement supérieur et la recherche ne sont pas épargnés par ce processus généralisé de privatisation et de marchandisation des services publics. L’université n’est pas coupée de la société et subit les même attaques que les autres secteurs professionnels, tant en France qu’en Europe, et plus largement dans le monde, car les politiques néo-libérales n’ont de cesse de promouvoir l’idée selon laquelle une bonne université aujourd’hui est une université capable d’affronter le marché mondial et la concurrence : c’est contre cette conception de l’université que nous nous battons. En France, la loi LRU (2007), qui s’inscrit dans le cadre du processus de Bologne initié en 1999 au niveau européen, est l'application directe au droit français de cette idéologie.

Pour une université émancipatrice et la reconnaissance d’un droit universel à l’éducation

Les dernières réformes (depuis Bologne) instaurent une nouvelle vision de l'éducation. Celle ci n'est plus conçue comme un droit universel (ce qui justifie sa prise en charge par la communauté) mais comme un investissement économique individuel. Dans nos écoles, nos collèges, nos lycées et nos universités, nous faisons le constat de l’exclusion structurelle de toute une partie de la jeunesse. C’est donc l’ensemble du système éducatif de la maternelle à l’université qu’il faut repenser, pour une Ecole et une Université réellement ouvertes à tous, quelle que soit leur origine économique, sociale, culturelle et leur histoire personnelle. Conscients du fait que le système éducatif est le produit du système social et économique d’une société donnée, la réflexion sur la refondation du système éducatif ne peut être dissociée d’une réflexion plus vaste sur la refondation du système social et économique.

Nous nous battons pour une Université émancipatrice, fondée sur la transmission et l’échange d’un savoir qui n’admet aucune limite et le développement de l’esprit critique de chaque individu. Nous nous battons pour une Université qui éveille les consciences, qui forme des hommes libres et des citoyens, et non pas une main d’œuvre docile dont les compétences sont adaptées aux exigences et aux besoins des intérêts privés.

Nous luttons dans l’intérêt collectif de tous les étudiants de l’université. Nous voulons une université ouverte à tous, nous réclamons l’amélioration des conditions de vie et de meilleures conditions de travail et d’étude pour tous les acteurs de la vie universitaire. Nous dénonçons le fait que certains étudiants et/ou travailleurs à l’université ne puissent être régularisés. Nous affirmons notre attachement à une université publique, réellement gratuite, et laïque.

« Communauté universitaire » : une nécessité

L'Université est un lieu d'enseignement, de recherche, d'échanges. Nous considérons qu'il doit exister une « communauté universitaire » dont les différents acteurs – personnels iatoss, enseignants, étudiants – travaillent ensemble dans un intérêt commun : celui de la connaissance et de la diffusion du savoir. Le cloisonnement et les divisions signifient la régression pour tous.

Notre démarche s'inscrit ainsi dans le refus du corporatisme et dans le choix de la solidarité au sein de l'université. Par cette convergence des luttes, nous nous battons pour des conditions de travail décentes pour tous et refusons les contrats précaires en perpétuelle augmentation dans notre université.

La solidarité est aussi une arme
Construire une lutte unitaire au sein de l’université est un premier pas vers la convergence des luttes au sein de la société. Les intérêts des étudiants restent en tout état de cause étroitement liés aux intérêts des travailleurs car ils sont pour la plupart déjà salariés et seront les travailleurs de demain. Nous nous déclarons solidaires des divers mouvements sociaux menés à travers le monde et exprimons concrètement notre solidarité en brisant localement la logique corporatiste et en luttant ensemble pour l’émancipation de tous.

Dans cette optique, nous nous déclarons solidaires des luttes :
-Anti-impérialistes : nous soutenons tous les peuples en lutte contre l'oppression politique et économique des grandes puissances mondiales.
-Anticolonialistes : nous réaffirmons le droit des peuples à disposer d’eux mêmes et condamnons les pratiques xénophobes et néo-coloniales au sein même de notre pays.
-Antifascistes: nous sommes partisans d’un antifascisme radical et refusons que tout mouvement fasciste puisse s’implanter de près ou de loin autour de l’université.
-Antiracistes : nous rejetons la xénophobie, sentiment uniquement fondée sur la haine et le mépris de l’autre mais aussi le racisme d’Etat qui oppresse les populations issues de l’immigration.
-Antisexistes et antihomophobes : nous luttons contre les idées et les pratiques sexistes et homophobes au sein du syndicat comme au sein de l’université et de la société entière.
-Contre la criminalisation des luttes sociales, qui vise à tuer le droit à la contestation et sert à justifier la violence et la répression policière.
Et demain
Nous nous engageons à porter ce projet et ne nous dissoudrons que lorsque celui-ci sera achevé.

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