Pour sa 9e manifestation dans les rues de Paris, Paris 12 était encore en pleine forme et toujours bien motivée !
Manifestation cristolienne d'abord, de lycée en lycée, entre 12h30 et 14h30, ce qui a permis à une quarantaine de lycéens des lycée Gutenberg (surtout) et St Exupéry à se joindre à nous et à grossir le cortège.
7 000 manifestants selon la police, 25 000 selon les organisateurs. Des milliers de gens dans les rues de Paris, c'est-à-dire plus que la semaine dernière, et pas un mot sur France Inter aux infos de 8h ce matin... Il n'y en a que pour le G20, Obama et l'OTAN. Manque de professionnalisme, désinformation ou censure ?
UNIVERSITéS: LE POINT DE NON RETOUR
RépondreSupprimer01 Avril 2009 Par Laurent Bouvet[1]
Après deux mois de conflit entre le gouvernement et la communauté universitaire, le fossé de l’incompréhension s’est creusé.
Aujourd’hui, le point de non retour semble atteint tant le gouvernement refuse de discuter, au fond, des revendications des universitaires et des chercheurs. Il se contente de concessions marginales[2], de façade, afin de tenter de mettre en difficulté un mouvement inédit par son ampleur et sa durée devant l’opinion publique. Face à ce refus du dialogue, le mouvement se radicalise, non seulement à travers ses modes d’action mais surtout l’approfondissement de ses revendications elles-mêmes : la remise à plat de l’ensemble du système universitaire et de recherche. A l’occasion de cette mobilisation, c’est toute l’université française qui s’est levée pour prendre, pour la première fois depuis bien longtemps, la parole et dire ses maux et ses difficultés. C’est l’université tout entière qui a porté sur la place publique ce qui est vécu depuis tant d’années à l’abri des murs des campus : le manque criant de moyens face à la massification de l’enseignement supérieur, la dégradation du statut d’universitaire dans la société, l’impossibilité de tenir décemment son rang face aux collègues et établissements étrangers, la surcharge croissante due à de tâches administratives en tout genre alors que les universitaires sont statutairement des « enseignants-chercheurs », etc.
LE PARI HASARDEUX DU GOUVERNEMENT
Alors que le gouvernement parie désormais sur la conscience professionnelle des enseignants-chercheurs afin que l’année universitaire ne soit pas définitivement compromise à l’approche de la fin du second semestre de cours, la mobilisation ne faiblit pas malgré quelques apparences trompeuses que s’empressent de relayer les médias. La radicalisation du mouvement (occupation de plus en plus fréquente des bâtiments, allongement de la liste des
revendications…) n’est finalement que le sommet émergé de l’iceberg de la détermination des universitaires et des chercheurs face au mépris et aux attaques dont ils ont fait l’objet depuis des semaines tant de la part du gouvernement que des médias qui ont complaisamment relayé son discours. Les quelques concessions mineures faites par les deux ministres en cause (Valérie Pécresse sur le statut des universitaires et Xavier Darcos sur la « mastérisation » de la formation des maîtres) n’ont pas permis d’éteindre l’incendie. Elles ont plutôt renforcé le sentiment de se trouver face à un pouvoir à la fois totalement dépassé par les événements et crispé sur son /vade-mecum/ idéologique.
On mentionnera simplement ici, pour mémoire, car ce n’est déjà plus le sujet, la gestion calamiteuse de la crise par le gouvernement[3] : refus d’ouvrir des discussions face aux premières contestations des mesures annoncées, provocations du Président de la République lui-même (discours du 22 janvier) alors que la tension montait, cafouillage ministériel (annonces contradictoires, nomination de médiateurs…), etc. Bref, tout semble avoir été fait pour laisser la situation se dégrader et la mobilisation se durcir, comme à dessein. Nombre d’universitaires, dont les témoignages abondent dans ce sens depuis deux mois, ont été frappés non seulement par le manque de considération à leur égard mais encore par le fait qu’on les traite à la manière d’une corporation égoïste, arc-boutée sur ses « privilèges », facilement achetable avec quelques colifichets (augmentation des primes individuelles, accélération de quelques échelons de leur carrière, élargissement des contingents de promotion…) ; rien en revanche sur la réalité du travail universitaire au quotidien, sur l’alourdissement des charges administratives et d’encadrement des étudiants par exemple. Le gouvernement a tenté d’imposer aux universitaires des réformes dont ils ne voulaient pas parce qu’elles ne correspondent tout simplement pas à la réalité de leur métier ; et il a refusé de répondre à leurs demandes concrètes et précises tant sur le financement que sur les réformes nécessaires et utiles du système actuel.
Les médias ont, dans leur grande majorité, adopté une posture crypto-poujadiste[4] qui les déshonore en choisissant de stigmatiser universitaires et chercheurs sur leur prétendu refus d’être évalués ou encore en amplifiant l’antienne gouvernementale et présidentielle sur les fonctionnaires fainéants, surpayés et improductifs. Qu’il s’agisse d’un choix éditorial délibéré ou d’un réflexe de soumission au pouvoir, on peut considérer ce traitement médiatique comme tout à fait étonnant quand on sait la manière dont les journalistes sont considérés et traités par ce même pouvoir ! Le seul élément de consolation en la matière vient de ce que « l’opinion publique » – celle-là même que des médias aux ordres tentent visiblement d’amadouer – ne leur fait plus aucun crédit quand elle n’abandonne pas tout simplement leur fréquentation.
LA PRISE DE CONSCIENCE DU « CORPS UNIVERSITAIRE »
Plus profondément, ce que ni les médias ni le gouvernement n’ont vu ou voulu voir à l’occasion du mouvement universitaire des dernières semaines, c’est que pour la première fois depuis bien longtemps – sans doute 1968 – l’université française s’interroge sur elle-même. Au travers des formes les plus variées de cette mobilisation, à travers le dialogue jamais rompu avec les étudiants dans les amphis et les salles de cours, c’est tout l’université qui débat de son rôle, de son utilité et de ses formes institutionnelles, et ce bien au-delà des revendications plus traditionnelles et légitimes sur les moyens dont elle est privée depuis des décennies ou sur le statut de tel ou tel. Pour la première fois dans la carrière de l’immense majorité du « corps universitaire » (Vincent Descombes)[5], c’est l’occasion d’une prise de conscience. Pour la première fois aussi, une mise à plat de tout ce qui ne va pas est devenue possible.
C’est le gouvernement lui-même qui par son manque de vision d’ensemble, sa méconnaissance de la réalité universitaire et son aveuglement face à des revendications immédiatement disqualifiées comme corporatistes, a conduit à cette mise à jour à la fois collective et chez chacun des membres de ce corps commun auquel pour la première fois beaucoup ont pu se sentir pleinement appartenir. En cela, le gouvernement a à la fois réussi quelque chose d’inédit et totalement échoué par rapport à ses intentions.
C’est en raison de ce mouvement profond qu’aujourd’hui, ce n’est plus telle ou telle réforme qui est contestée dans son contenu mais l’inspiration générale de toutes les réformes imposées par le gouvernement. Ce ne sont plus seulement les modalités d’application de la loi LRU qui sont en cause mais la loi elle-même. Le gouvernement et les présidents d’université qui l’ont co-écrite n’ont finalement fait qu’aggraver la situation antérieure sans résoudre aucun des problèmes structurels posés à l’université. Ils ont construit cette loi sur deux erreurs fondamentales : prétendre donner l’autonomie aux universités alors que les pouvoirs ont été concentrés dans les mains des seuls présidents ; être dans son principe même la déclinaison d’une forme d’idéologie qui ne dit jamais son nom, celle de la « nouvelle gestion publique » (/New Public Management/)[6]. Bref, cette loi est née de la rencontre d’une volonté de concentration des pouvoirs qui ne peut conduire qu’à une forme d’autoritarisme bureaucratique et de l’aspiration à un managérialisme dont le seul propos est finalement de réduire à tout prix le coût du service rendu au public sans se préoccuper un seul instant de sa qualité.
Si la loi LRU avait bel et bien été dénoncée comme telle lors de son adoption au cœur de l’été 2007 – à l’abri des regards universitaires et étudiants… –, si certains ont immédiatement vu qu’elle entraînerait tout le système à la fois dans l’abîme bureaucratique et dans les affres du pouvoir personnel, il a néanmoins fallu attendre son entrée en vigueur début 2009 dans une vingtaine d’universités et surtout d’en mesurer les conséquences directes sur les universitaires (définition du métier, service d’enseignement, carrière, évaluation…) puis son accompagnement budgétaire pour que chacun prenne conscience de l’ampleur du changement qu’elle induit et des risques qu’elle comporte. Le cœur du problème soulevé par cette loi a pu enfin être mis à jour. La loi LRU est une conséquence directe, appliquée à l’université, de la mise en œuvre de nouvelles règles de gestion publique (LOLF, RGPP...)[7] qui au prétexte d’une meilleure efficacité de l’administration et du service public suivant des principes issus du /management/ privé, conduisent essentiellement à des économies d'emplois. Or, il y a là, concernant l’enseignement supérieur et la recherche, un paradoxe qui est à l’origine de l’incompréhension fondamentale entre gouvernement et universitaires : comment en effet prétendre d’un côté que l’on veut faire entrer la France dans la désormais fameuse « société de la connaissance et de la l’innovation » tant vantée par l’Union européenne[8] tout en refusant de mettre les moyens suffisants – et de les mettre là où ceux qui connaissent leur métier le demande – susceptibles de répondre à l’exigence que l’on s’est ainsi soi-même fixée ?
SORTIE DE CRISE ?
Le seul débouché réel, c’est-à-dire politique et viable à long terme, de la crise actuelle, est d’accepter de remettre à plat l’ensemble des réformes entreprises ces dernières années pour ouvrir une discussion générale, un débat public devant l’ensemble des Français, sur l’enseignement supérieur et la recherche : quel système d’ensemble voulons-nous ? Pour quels objectifs ? Avec quels moyens ? A quelle échéance ? C’est le prix, élevé, que devra payer le gouvernement pour son incurie et sa dérive idéologique. Mais c’est aussi une chance incroyable pour la société française : pouvoir enfin débattre de son avenir et des conditions dans lesquelles elle veut l’aborder. La « sortie de crise » dont on parle tant aujourd’hui à propos de l’économie mondiale passe aussi par une place plus grande accordée en France à l’enseignement supérieur et la recherche.
Liens:
------
[1] http://www.mediapart.fr/blog/67480
[2] http://laurentbouvet.wordpress.com/2009/03/16/universite-rien-nest-regle/
[3]
http://laurentbouvet.wordpress.com/2009/02/18/reforme-de-luniversite-le-grand-gachis/
[4] http://laurentbouvet.wordpress.com/2009/02/23/misere-de-leditorialisme/
[5] http://www.laviedesidees.fr/L-identite-collective-d-un-corps.html
[6] http://fr.wikipedia.org/wiki/Nouvelle_gestion_publique
[7] http://www.cairn.info/revue-informations-sociales-2008-6-page-22.htm
[8] http://www.robert-schuman.eu/question_europe.php?num=qe-40
« Lundi 30 mars, l’ensemble des organisations syndicales étaient invitées au ministère pour une réunion sur la recherche. Les organisations de la CGT, de la FSU, de SUD ; de FO ont intégré les associations SLR et SLU à leur délégation. Les accès au ministère étaient bloqués par tout un dispositif policier. Nous avons dû parlementer pendant 20 minutes pour faire entrer SLR et SLU.
RépondreSupprimerAprès une déclaration liminaire de la ministre sur l’importance de la recherche, la délégation a lu le texte présenté ci-dessous qui reprend les revendications d’ensemble des personnels des universités et des organismes de recherche.
Les autres organisations non signataires sont intervenues, en insistant sur quelques points souvent proches de notre déclaration. Dans l’ensemble, le protocole de discussion que nous avons choisi et imposé à V. Pécresse a permis d’obtenir des réponses claires, ou à peu près, sur un certain nombre de points et a laissé moins de place à l’interprétation que ses réponses habituelles.
La ministre a commencé par un discours d’autosatisfaction sur sa politique, notamment en matière budgétaire. Elle a fait l’éloge du Crédit Impôt Recherche, envié selon elle par Obama et Mme Merkel. Elle rappelle que depuis janvier 2009 il profite plus à la recherche publique par un mécanisme qui favorise la sous-traitance de la recherche privée par les laboratoires publics (doublement du crédit dans ce cas). Elle se prononce pour une évaluation de cet impôt (nombre de docteurs recrutés, aide aux labos publics).
La ministre n’a donné aucune réponse satisfaisante à nos questions. Seule petite évolution le financement possible des chaires par d’autres moyens que des postes pris dans les EPST, tout en gardant le principe de la chaire. Il a fallu la contraindre à répondre à nos questions. Rien sur les suppressions d’emploi 2009, et refus d’un plan pluriannuel de création d’emploi, car elle s’inscrit dans la politique de Nicolas Sarkozy de suppression d’un poste de fonctionnaire pour deux départs en retraite. Elle a proposé 6 groupes de travail : certains aspects du plan carrière, les modalités de recrutement sur les chaires, la prospective de l’emploi scientifique, les UMR, les contrats d’objectifs et de moyens, les modalités de versement du préciput de l’ANR.
La ministre a commencé par répondre aux questions les plus faciles et les plus qualitatives. Nous avons regroupé ses réponses en respectant l’ordre des questions.
1. Mise en place d’un plan pluriannuel de création d’emplois statutaires, notamment pour résorber la précarité. Suppression des chaires. Restitution des 1030 emplois supprimés en 2009.
Réponse négative car le président de la république s’est engagé dans sa campagne électorale à supprimer un poste de fonctionnaire pour deux départs en retraite. Elle a réussi à limiter à un poste pour 6 retraites. Elle ne peut pas rendre les postes supprimés en 2009 ni s’engager pour les années suivantes. De plus, elle prétend ne pas arriver à collecter les chiffres de l’emploi ! Le seul point qu’elle accepte de discuter c’est les 130 postes boqués pour les chaires, dont elle fait observer que le gel ne correspond pas « à la volonté du législateur ». Elle est prête à trouver un autre financement mais tient absolument à maintenir le principe des chaires qui favorisent l’excellence. Elle accepte de discuter des modalités de leur mise en place.
2. Retrait du projet de décret sur les enseignants chercheurs et du projet de décret sur le contrat doctoral
Non sur le retrait du décret des EC qui a été discuté en CTPU la semaine dernière. Le contrat doctoral sera discuté en CTP ministériel le 6 avril. Elle liste les révisions qu’elle a déjà annoncées.
3. Retrait du projet de réforme actuelle de formation des enseignants et des concours de recrutement
Les interlocuteurs, ce n’est pas vous, nous sommes là pour parler de recherche. Il y a des négociations en bilatérale avec Darcos et moi-même et les syndicats de l’enseignement secondaire et primaire.
4. Arrêt du démantèlement des organismes et réouverture des discussions sur les contrats Etat-Organismes. L’Etat doit s’engager sur les moyens nécessaires, notamment les postes et les crédits de base, pour chaque contrat. C’est notamment le cas pour le projet actuel de contrat Etat-CNRS. Le contrat Etat-CEMAGREF doit être revu. L’Inserm ne doit pas se transformer en en agence de financement mais rester un EPST de plein exercice. Le projet de consortium de l’agroalimentaire doit être abandonné et retiré de l’ordre du jour du prochain CA de l’INRA.
Elle affirme qu’elle n’a jamais voulu démanteler les organismes, pas plus que le président de la république ! Elle souhaite des organismes de recherche confortés dans leur rôle d’agence de moyens et pouvant jouer un rôle dans la programmation de l’ANR. Elle donne son accord pour discuter du contrat d’objectif et de moyens qui doit être adopté en juin pour le CNRS en précisant que sa structuration en 10 instituts accroîtra sa visibilité. Elle est prête à s’engager sur les moyens ‘(sans préciser s’ils doivent augmenter). Elle refuse d’arrêter le consortium de l’agro-alimentaire, et de retirer ce point du prochain CA de l’INRA. Pour l’INSERM, aucune inquiétude à avoir, car le décret qui vient d’être publié conforte l’INSERM dans son rôle d’EPST de plein exercice.
5. Arrêt du processus de « déUMRisation ». Statut unique des UMR dans le cadre d’un partenariat équilibré entre leurs tutelles scientifiques. Les organismes et les universités doivent être co-opérateurs de recherche pour les unités auxquelles participent leurs personnels. Les UMR doivent être libres de choisir leurs gestionnaires.
La ministre ne veut pas de déUMRisation. Elle l’a déjà écrit, dit-elle. Elle nous demande de lui indiquer les cas et est prête à intervenir. Elle signale que l’IRD va être entièrement UMRisée. Les UMR auront 2 tutelles. Le gestionnaire doit être l’hébergeur. Affaire à suivre, car ce n’est pas tout à fait la logique du COM du CNRS !
6. Evaluation des unités de recherche par les instances scientifiques représentatives existantes (Comité national, etc.) comme le permet la loi.
La ministre refuse de transférer l’évaluation aux instances scientifiques représentatives. Elle maintient le rôle de l’AERES, qui sera elle-même évaluée par un organisme européen de certification fin 2009.
7. Reversement aux organismes et aux universités au profit du soutien de base des laboratoires et pour la transformation des emplois sur CDD en postes statutaires des financements de l’ANR
La ministre rejette nos demandes. Les organismes doivent porter la programmation de l’ANR. Elle est prête à accepter l’augmentation du préciput et discuter de sa répartition entre l’hébergeur et le laboratoire. Elle a dit que les crédits de l’ANR ne devaient pas faire baisser la dotation de base des labos. Est-ce la reconnaissance du fait que l’ANR déstabilise les labos ? Elle est prête à augmenter les programmes blancs à 50% des appels d’offre ANR. Malgré notre insistance, elle a nié l’existence de contractuels sur fonctions de nature permanente. Pour elle, il n’y aurait, à l’ANR, que des post doc et elle se félicité que ces derniers trouvent facilement un emploi. Elle prétend ne pas avoir les mêmes chiffres que nous sur la précarité.
8. Un engagement à reprendre les discussions sur la revalorisation des salaires et des carrières, sur des bases indiciaires et statutaires mais non indemnitaires.
Elle refuse de remettre en cause la revalorisation sur la base d ‘un système indemnitaire individualisé. (prime d’excellence scientifique, et primes de performance). Elle est prête à discuter des carrières, mais n’a pris aucun engagement.
Au bout de deux heures, les organisations signataires ont demandé une suspension de séance et sont revenues pour lire le communiqué ci-dessous, avant de quitter la salle.
Les organisations syndicales et les collectifs qui viennent d’interpeller avec clarté le gouvernement après 8 semaines de grève et de manifestations, constatent avec stupeur et colère son immobilisme auto-satisfait sur l’ensemble des revendications. Madame la Ministre, des milliers de collègues et d’étudiants n’ont comme seul recours que l’amplification de leur mobilisation, et en premier lieu la manifestation du 2 avril. »
- Et le communiqué de V Pécresse à propos de la même rencontre du 30 mars (cherchez l’erreur) :
« Valérie PECRESSE, ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche a reçu les organisations syndicales représentatives de l’enseignement supérieur et de la recherche afin de faire le point sur différents sujets d’actualité dans le domaine de la recherche.
Les moyens dédiés à l’enseignement supérieur et à la recherche
En préalable, la ministre a rappelé les éléments qui caractérisent le budget 2009 : une hausse de 1,8 Md€ au total pour l’enseignement supérieur et la recherche dont une augmentation des moyens budgétaires de plus de la moitié (+964 M€). A ceci s’ajoute le plan de relance, soit 731 M€ de crédits budgétaires nouveaux pour l’enseignement supérieur et la recherche.
Au total, l’augmentation est de +1,7 Md€, soit +9% par rapport à 2008, pour les crédits budgétaires hors crédit impôt recherche. C’est une hausse historique.
Pour les organismes de recherche, la subvention progressera de 325 M€ par rapport à 2008 (soit+ 5,5%). Si on enlève le coût des pensions civiles, la hausse est de 174 M€ soit près de 3%. A titre de comparaison, ces organismes auront vu leurs moyens augmenter de 36 M€ en 2008 hors mesures de personnel. C’est donc près de 5 fois plus de moyens supplémentaires pour 2009.
L’avenir des organismes de recherche.
Valérie Pécresse a rappelé que les organismes seront confortés dans leurs nouvelles missions, articulées autour de trois axes :
- des organismes de recherche stratèges, pour construire et consolider notre recherche au niveau national et européen ;
- des organismes de recherche mieux organisés pour coordonner l'attribution des moyens par grands champs disciplinaires dans le cadre d’instituts, pour gérer des équipements communs, et pour orienter la programmation de l’agence nationale de la recherche.
- Des organismes de recherche qui construisent la pluridisciplinarité en leur sein et dans leurs relations avec leurs partenaires.
S’agissant du CNRS, elle a précisé que les grandes orientations inscrites dans le plan stratégique adopté en juillet 2008 seront respectées, dans son rôle d’opérateur de recherche et d’agence de moyens, et que la structuration en Instituts doit permettre au CNRS d’accroître sa visibilité et son rôle de coordination de la programmation scientifique au niveau national. Elle a indiqué que le contrat d’objectifs sera adopté sur cette base dans les mois qui viennent et qu’elle est prête à envisager l’adoption d’un contrat d’objectifs et de moyens pluriannuels dès lors que l’organisation future de l’organisme aura été stabilisée.
Enfin, elle a souligné que la stratégie scientifique qui sera dégagée collectivement, via la Stratégie Nationale de Recherche et d’Innovation, constituera un cadre de référence dans laquelle s’inscriront les actions des différents établissements du système de recherche ainsi que celles de l’ANR.
Quant au projet de consortium INRA, la ministre est prête à en discuter avec les organisations syndicales avant le jeudi 2 avril, date du conseil d’administration de l’INRA.
Les Unités Mixtes de Recherche
Valérie Pécresse a souligné que les Unités Mixtes de Recherche constituent les briques élémentaires du dispositif de recherche français, à préserver et à moderniser, notamment en simplifiant leur gestion et en renforçant les partenariats entre organismes et universités. Elle a rappelé qu’elle s’est opposée, y compris publiquement, à la « désumérisation » d’unités qui ne seraient pas justifiée par une mauvaise évaluation scientifique. La ministre s’est félicitée de l’annonce d’un accord entre l’Institut de Recherche et de Développement et la Conférence des Présidents d’Université le 11 mars pour la mutualisation et le renforcement des actions de recherche, de formation, d’expertise et de valorisation, à destination des pays en développement.
Quant à la délégation globale de gestion, elle a rappelé que l’objectif de fond est la simplification de la gestion à laquelle aspirent les directeurs de laboratoire. En outre, il s’agit de déterminer l’ensemble des coûts et des charges afin d’aboutir à un budget consolidé. Ceux-ci pèsent aujourd’hui en totalité sur l’hébergeur de l’unité considérée.
L’emploi scientifique
La ministre a rappelé que 6 000 emplois ont été créés de 2005 à 2OO8, auxquels se sont ajoutés 2250 supports de moniteurs et qu’en 2008 aucune suppression d’emploi n’a été réalisée. En 2009, le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche n’a pas été soumis à la règle du non renouvellement d’un emploi à la retraite sur deux, les non renouvellements ayant été limités à un emploi sur six. Au final, en 2009, seulement 184 emplois statutaires seulement n’ont pas été renouvelés dans les organismes de recherche.
La ministre a proposé de travailler de manière concertée sur les projections de l’emploi scientifique dans les dix ans à venir, projections qui permettront de fixer les objectifs de recrutement des organismes de recherche.
Par ailleurs, elle a rappelé que la concertation sur le projet de décret relatif à la création du contrat doctoral avait permis d’avancer sur de nombreux points : période d’essai limitée à deux mois, avis du doctorant quant aux activités complémentaires qui peuvent lui être proposées, instance de recours sur toutes les questions liées au contrat.
Chaires Universités-organismes
La ministre a souligné que la vocation des chaires est de permettre à de jeunes scientifiques prometteurs de bénéficier de conditions de travail attractives, tant en termes de rémunération que d’environnement. Elle ne souhaite pas que leur mise en œuvre conduise à une gestion restrictive des recrutements dans les organismes.
Il ne lui paraît pas justifié que la mise en place des chaires conduise à un gel de 130 emplois dans les organismes de recherche au-delà des dispositions de la loi de finances.
L’attractivité des carrières
La ministre a rappelé qu’un effort exceptionnel de 252 M€ en cumul sera réalisé afin de mettre en œuvre un plan en faveur de tous les personnels. Ce plan correspondant à deux fois plus de moyens nouveaux qu’en 2006-2008, qui sont mobilisés pour améliorer les carrières des personnels de l’enseignement supérieur et de la recherche.
A titre d’exemple, les taux de promotion des maîtres de conférences et des professeurs seront doublés en 3 ans.
Au CNRS, entre 2006 et 2008, le nombre total de changements de corps d’ITA a augmenté de près de 40% et les concours de DR2 ont augmenté de 25%. L’objectif en 2011 est d’atteindre un taux de promotions de 15% dans tous les grades.
La ministre a indiqué qu’elle était prête à continuer les discussions sur ces améliorations de carrière.
L’évaluation
La ministre a rappelé que l’AERES ne fonctionne réellement que depuis 18 mois environ et qu’il est trop tôt pour juger de son fonctionnement ou pour envisager son évolution. En revanche, conformément aux standards internationaux en vigueur, elle s’engage à ce que l’agence soit évaluée au cours de l’année 2010 par un organisme européen, conformément à la charte de qualité européenne.
Le rôle de l’Agence Nationale pour la Recherche
La ministre a tout d’abord souligné que la mise en place de l’Agence, comme celle de l’AERES, était une demande des Etats Généraux de la Recherche de 2004. Elle a indiqué que les organismes, dans le cadre de leur nouvelle organisation ou de structures de coordination qui sont en cours de création, doivent jouer un rôle plus important dans la programmation scientifique de l’ANR. Elle a précisé que l’ANR doit également faire évoluer le contenu de sa programmation, notamment en consacrant une place plus importante aux projets blancs, qui représentent en 2009 35% de son budget (soit 222 M€). Elle s’est engagée à ce qu’ils approchent 50 % sous réserve que la sélectivité demeure et sans remettre en cause les grands programmes prioritaires (Grenelle de l’environnement, nanotechnologies, plan cancer, plan Alzheimer). Elle a également déclaré envisager une amélioration du préciput.
A la suite de cette réunion, au bout de 2h30 de discussion, les organisations syndicales de la FSU, de la CGT, SUD, FO et les associations SLU et SLR ont quitté la salle.
La ministre a proposé de mettre en place des groupes de travail sur les sujets suivants :
- L’évolution de la place et du rôle des organismes de recherche
- L’Agence nationale de la recherche
- L’évaluation
- La politique de l’emploi scientifique et la revalorisation des carrières »
Veuillez trouver ci-joint le texte de la lettre envoyée à titre individuel
RépondreSupprimerpar les EC de Tours. Nous engageons ceux qui les désirent à en faire autant.
Cordialement,
Éric Athenot
PS : l'envoi de courrier au président de la République est gratuit.
Monsieur le Président de la République
Palais de l'Elysée
55, rue du Faubourg Saint-Honoré
75008 Paris
Monsieur le Président de la République,
Je suis, comme plusieurs dizaines de milliers d'enseignants-
chercheurs, doctorants, enseignants, BIATOS, étudiants, en grève
depuis huit semaines pour protester contre votre politique de mépris
vis-à-vis du monde universitaire et de la recherche fondamentale en
France, et pour demander le retrait des décrets sur le statut des
enseignants-chercheurs, sur la "mastérisation" des concours de
l'enseignement, sur le contrat doctoral, demander le rétablissement
des postes supprimés dans l'université en 2009 et une re-négociation
complète de la loi LRU. La mobilisation sans précédent à laquelle je
participe n'a provoqué de la part de vos ministres que mépris et
mensonge. En tant que citoyen de la République Française, j'attends
que vous interveniez directement et que vous usiez de toute votre
autorité pour faire retirer les décrets et lois concernés. Tant que
cela n'aura pas été fait, nous resterons mobilisés, nous continuerons
à sortir dans la rue, toutes les semaines pour des manifestations
massives et tous les jours pour des actions ponctuelles. Nous ne vous
laisserons aucun repos tant que nous n'aurons pas obtenu satisfaction
et si le mouvement doit s'étendre, se durcir, emprunter des formes
violentes, vous en porterez l'entière responsabilité.
En l'attente d'une réaction responsable de votre part, je vous prie
de bien vouloir recevoir, Monsieur le Président, l'expression de mes
sentiments républicains.